4 Décembre 2007
Un film de James Gray avec Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg, Robert Duvall, Eva Mendes
Drame, USA, 1h54
Sortie en salles le 28 novembre 2007 (France), le 12 octobre 2007 (USA)
Synopsis
Critique
Attention chef d'oeuvre ! Comme à son habitude James Gray nous offre un film puissant. En général les metteurs en scène ne produisent pas deux chefs d'oeuvres à la suite et encore moins trois. Mais ici c'est le cas. Après Little Odessa et The Yards, Gray fait aussi bien, si ce n'est mieux, avec La nuit nous appartient.
Voilà un film qui réunit tout ce que l'on attend du cinéma, en tout cas d'un certain genre de cinéma. Des flics, des voyous, du suspens, de l'action, de l'amour, des bons sentiments, de l'émotion, du lyrisme, du drame...Rarement cette année un film aura réunit tout cela, à part Les promesses de l'ombre, je ne vois pas. Ces deux films sont à mettre sur le même pied d'égalité. Même s'ils ont tous les deux pour sujet la mafia russe, l'un à Londres l'autre à New York, ils sont très différents. Alors que le film de Cronenberg était surtout vu du côté mafia, celui de Gray est surtout traité du côté policiers. Le scénario est carré, sans faille, puissant, lyrique, l'émotion est là à chaque scène et pas une seule minute on a le temps de souffler. Pas une seule minute de temps mort. Après 7h58 et Le rêve de Cassandre une nouvelle descente aux enfers pour deux frères, décidemment un sujet très à la mode cette année. La mise en scène est sans conteste au diapason de l'histoire, d'une virtuosité étonnante, implacable et précise. La plupart des scènes sont déjà d'anthologie et cultes, les voitures sous la pluie, le bal des policiers ou la poursuite dans les roseaux. Du grand et beau travail.
Bien entendu pour ne rien gâcher, les acteurs sont simplement parfaits. Joaquin Phoenix, prouve, si ce n'était pas déjà fait, qu'il est vraiment un grand acteur. Il n'habite pas le rôle, il le vit. Chacune des ses apparitions sont grandioses, une vraie grande performance d'acteur. Mark Wahlberg est lui bien meilleur que dans Les Infiltrés, et sans doute possible cent fois plus convaincant que dans le médiocre Shooter Tireur d'élite. Même s'il reste anecdotique le rôle d'Eva Mendes est un peu plus consistant et convaincant que tout ce qu'elle a pu faire jusqu'à là, espérons que cela lui ouvre la porte à des choses plus intéressantes. Robert Duvall quant à lui, en père déchiré entre ses deux fils, est juste sobre, discret, efficace, rien à dire.
La nuit nous appartient en sans aucun doute l'un des deux ou trois meilleurs films de l'année. Tragédie épique, polar crépusculaire, drame familial. Toutes les émotions sont au rendez-vous de cette oeuvre puissante, forte, incontournable. Chef d'oeuvre.