Sorties cinéma et autres
17 Janvier 2017
Le biopic est un des genres les plus difficiles, voir casse-gueule, au cinéma. Quand, en plus, il est dirigé par Lisa Azuelos (qui n’a pas fait que des chefs d’oeuvres, loin s’en faut) on pouvait craindre le pire. Les mauvaises langues diront qu’on est là devant un beau téléfilm de luxe. Peut être mais pas que. Icône, vedette internationale, diva, sans doute l’une des dernières grandes « star » que la France ait connue, Dalida était d’abord une femme. Une femme seule et malheureuse. Toute la réussite du film tient à nous montrer ce côté sombre, et pas du tout l’hagiographie que l’on attendait, avec une belle sobriété. Et sans doute très proche de la réalité, Orlando, le frère de la chanteuse, a supervisé le scénario. Le tout est fait de façon très classique mais j'ai trouvé l’ensemble bouleversant. Un peu comme pour Cloclo, les chansons de Dalida ont bercé mon enfance, ceci explique peut être cela. On notera une direction artistique minutieuse, les différentes décennies sont bien rendues (ainsi que les émissions télé et les spectacles), et une interprétation très convaincante. Sveva Alviti, dont c’est la première apparition au cinéma, est formidable. Elle tient tout le film sur ces épaules. La ressemblance est souvent troublante. A suivre donc, en espérant qu’elle ne soit pas l’actrice d’un seul film. Tous les seconds rôles sont à la hauteur (Scarmacio, Rouve, Borghi, Schneider, Timsit, Perez), sauf un Nicolas Duvauchelle (affublé d’une horrible perruque) très mauvais. Dalida est donc un biopic de bonne facture, doublé d’un émouvant portrait de femme, classique sur la forme, plus profond qu’attendu sur le fond. Une bien belle surprise de la part de Lisa Azuelos qui nous fait passer un très bon moment.