Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Ciné de Fred

Sorties cinéma et autres

Actrices

 

L'histoire

 

Comédienne hantée par son rôle de Nathalia Petrovna, l'héroïne de la pièce de Tourguéniev Un Mois à la campagne qu'elle répète difficilement, Marcelline tente de noyer ses angoisses dans une piscine sur un air de Glenn Miller. Mais rien n'y fait. Rien n'empêche le temps de courir et de lui imposer ses quarante ans et toujours pas d'enfant. Perpétuellement étonnée par le monde qu'elle regarde comme si elle n'en trouvait pas la clé, Marcelline cherche sans relâche à communiquer avec tous ceux qui l'entourent... Mais qu'est-ce qui pourra réellement aider Marcelline à comprendre ce qu'elle fait sur terre ? La Sainte-Vierge avec laquelle elle négocie, le fantôme magnifique de son père assis sur un joli canapé, le regard toqué de sa mère qui aime se promener en barque ou tout simplement un baiser reçu un soir du plus jeune des jeunes premiers ?...

 

Mon avis

 

Actrices est le deuxième film en tant que réalisatrice de Valeria Bruni-Tedeschi après Il est plus facile pour un chameau (pas vu). Précédé d'une bonne rumeur après sa présentation à Cannes cette année, le film tient toutes ses promesses, ce qui n'est pas toujours le cas ! L'actrice nous offre à la fois un beau portrait de femme aux portes de la quarantaine et une belle comédie fraîche, tendre, décalée, pleine d'autodérision, de mélancolie et d'espoir. On trouve un peu de tout les sentiments dans Actrices, il est donc difficile de parler en détail de chacun. L'histoire passe constamment de scènes tristes ou graves à des scènes d'une totale drôlerie et de pure comédie, et même les deux à la fois. Contrairement à ce que je pouvais croire, les dialogues ne sont jamais trop intellos, jamais trop lourds. Ecrit par Valeria elle-même et son actrice Noémie Lvovsky le scénario est au contraire une petite perle d'intelligence et de simplicité. Porté par une mise en scène simple et sans esbrouffe, on ne s'ennuie pas une seule seconde et la part belle est faite bien évidemment aux actrices. La réalisatrice s'est donc donné le premier rôle, et comme on est jamais aussi bien servi que par soi même, elle y est bien sûr magnifique. Elle est une de ces actrices atypiques qui, quel que soit le film est toujours irréprochable, que ce soit chez Ozon (5X2, Le temps qui reste) Chéreau (Ceux qui m'aiment...), Ducastel (Crustacés et coquillages) ou Spielberg (Munich) et bien sûr chez Lvovsky (Faut que ça danse !). Noémie Lvovsky, co-scénariste donc, c'est écrit un rôle sur mesure où elle est vraiment hilarante. Toutes ces scènes avec Mathieu Amalric sont du plus haut comique et déjà d'antologie. On retrouve ce dernier avec plaisir après Le scaphandre et le papillon, tout comme Louis Garrel après Les chansons d'amour et la talentueuse Valeria Golino vue cette année dans le très beau A casa nostra et le peu réussi Ma place au soleil . Magnifique casting qui nous fait passer un excellent moment.

Actrices est donc à la hauteur de l'attente qu'il avait provoqué. Valeria Bruni-Tedeschi nous offre un régal de comédie décalée, portrait touchant d'une femme et d'une actrice. Portraits d'artistes. Le dernier grand moment du cinéma français de l'année, ça finit donc bien ! A voir absolument.

 

Noémie Lvovsky et Mathieu Amalric. Wild Bunch Distribution Valeria Bruni Tedeschi et Louis Garrel. Wild Bunch Distribution Valeria Golino et Valeria Bruni Tedeschi. Wild Bunch Distribution

Valeria Bruni Tedeschi. Wild Bunch Distribution

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
Amalric-isation, c'est bien vu !<br /> Je crois plutôt que l'on a atteint l'un des plus hauts sommets de médiocrité de l'année. Bruni Tedeschi confond complètement autoportrait et narcissisme, confidence et nombrilisme.<br /> De surcroît, je ne vois pas du tout où est l' "anthologie" des scènes entre Amalric et Bruni ... ? Tu peux m'expliquer ?
Répondre
S
Tout à fait d'accord avec pierAfeu, à peine marrant, un peu ennuyeux et manque de cohérence et finalement de chose à dire.
Répondre
P
Grosse déception pour ce film souvent ennuyeux, dénué de rythme et beaucoup moins drôle que je l'espérais...
Répondre
E
une critique trés brillanteTROUVé cette critique brillantissime... que je joins ici, en pendant à la tienne<br /> <br /> Johnny pour ses 60 ans s'est payé le Stade France, Valeria, elle, pour ses 40 ans se paye toutes les salles de France.<br /> <br /> Dans le dossier de presse, nous apprenons que « Comédienne hantée par son rôle de Natalia Petrovna, Marcelline tente de noyer ses angoisses à la piscine sur un air de Glenn Miller. Mais rien n’y fait. Rien n’empêche le temps de courir et de lui imposer ses 40 ans et toujours pas d’enfant. »<br /> <br /> Rien qu’à cette lecture, on vibre. Non ?<br /> <br /> Valeria, qui se rêve visiblement en tragédienne sublime, nous restitue à l’écran une bigote pathétique, qui vit matériellement très bien, merci, et emballe tout ce qui bouge.<br /> <br /> Seulement, c’est pas sympa, elle a perdu son Papa ( mais il l’aime toujours follement depuis l’au delà ) , son premier amoureux est mort, ( mais rassurez-vous, on ne saura rien de lui, sauf qu’il l’aime toujours follement lui aussi, de la haut, hé oui ), son metteur en scène est dingue amoureux mais elle, elle en veut pas trop, le jeune premier l’aime lui aussi follement, mais elle est pas trop trop sûre, son ex l’aime toujours follement mais bon, il est déjà papa alors, ça le fait pas. Et sa maman ( Vision cauchemardesque d’une Carla Bruni en momie égyptienne ) l’aime aussi follement mais la gronde. Pas cool la vioque. Il y a aussi sa méridienne, qui l’adopte d’une manière super sympa et la laisse s’asseoir. Et le maitre nageur, qui a l’air d’en pincer aussi, et lui joue un peu de musique, dans une piscine parisienne vide ( j’ai vérifié, le film est bien classé à comédie dramatique et pas à fiction. Bizarre, indeed )<br /> <br /> Valéria / Marcelline ( crypto hommage à Marcello Mastroianni ...ouais, dur ) propose souvent de boire un coup de vodka, et franchement, on aimerait pouvoir boire la bouteille.<br /> <br /> Lvovsky est en roue libre, et il est peu de dire qu’on en a assez de la voir toujours utiliser ses trois mêmes expressions de 1 / clown triste 2 / éternelle étonnée 3 / fausse méchante vraie énergique, et on est même assez gêné devant certaines de ses scènes ou au lieu d’être touchante ou cocasse elle est pathétique et embarrassante .<br /> <br /> Valeria Golino est très bien, mais c’est certainement pour cela qu’elle a une scène et demie , dans la peau d’un spectre …<br /> <br /> Louis Garrel fait du Louis Garrel, si jeune et après si peu de films, c’est … comment dire …qu’il est surement en voie d’Amalric-isation, qui devrait décidément songer à se laver les cheveux. Même au shampoing sec, on prendrait, tiens.<br /> <br /> La scène finale nous délivre enfin, puisque Valeria / Marcelline y plonge dans la Seine, et on se dit qu’une fois noyée, elle va nous foutre la paix avec ses films d’hystéro-névrosée-fille-à-son-papa, mais non, merde, coup du maître nageur amoureux, elle survit grâce à ses leçons appliqué(e)s.<br /> <br /> Il n’y a donc pas de justice, mais, vu les rires complices et les frétillements ravis des journalistes présents à la projection, on sait déjà qu’il y aura donc de la dinde à noël.
Répondre