Sorties cinéma et autres
26 Mars 2012
Voilà un film qui ne laisse pas indifférent. On en sort d’abord un peu perplexe. Hésitant entre grosse daube ou chef d'oeuvre. On ira pas jusque là mais le fait est que plusieurs jours après il fait encore son effet et que j'y pense encore. Financé avec des bouts de ficelle (ça se voit à l'écran), ce premier film est le bébé d'un jeune homme qui a la foi : Evan Glodell tient les postes de réalisateur, scénariste, producteur, monteur et le rôle principal. On est jamais aussi bien servi que par soi-même. Visuellement on se demande s'il n'en fait pas parfois trop. Entre l'objectif tâché, le point qui ne se fait pas, le flou, les ralentis, les accéléres...l'exercice de style pourrait tourner à l'écoeurement mais on finit par s'y faire. Cela donne finalement son identité propre au film. Le scénario est très intrigant. Ca commence plutôt doucement, aux limites de l'ennui mais l'histoire monte en puissance avec le début de l'histoire d'amour. Cela part alors complètement en vrille. On met du temps à s'attacher aux personnages (tous très bien interprétés) mais une fois que cela est fait, une boule à l'estomac nous vient et on vit le dénouement presque aussi puissamment qu'eux. On en sort pantelant en se demandant presque ce que l'on vient de voir. Pour faire un parallèle, cela m'a beaucoup fait penser à Donoma dont ce pourrait être le pendant américain. Complètement bancal, terriblement romantique, totalement désespéré, plus dérangeant que choquant, Bellflower est un véritable petit ovni, d'une urgence folle et d'une fulgurance exacerbée. Un talent à suivre, en espérant que ce cinéaste prometteur ne soit pas happé par Hollywood et ses dollars... Un film qui sort de l'ordinaire, une expérience visuelle et sensorielle inattendue, et qui réveille un peu cette année qui a bien du mal à décoller...