Sorties cinéma et autres
8 Décembre 2011
Au sortir de la salle j’étais un peu perplexe.En fait plus étourdi par la joute verbale à laquelle je venais d’assister sur l’écran qu’autre chose. Après avoir laissé murir, je peux dire que ce nouveau film de Roman Polanski est un grand cru. Un peu plus d’un an après le succès de The Ghost writer, le réalisateur franco-polonais change une nouvelle fois de registre pour notre plus grand plaisir (nos plus grands plaisirs même !). Plaisir de la mise en scène : virevoltante et rythmée, preuve ici que sans effets spéciaux, décors gigantesques et autre 3D on peut arriver à quelque chose de passionnant. Plaisir de scénario : ou comment dans un huit-clos entre quatre murs et quatre personnages le vernis des conventions va peu à peu craquer et où le genre humain peut se révéler aussi intelligent que (surtout) bête et grotesque. Coécrit par Polanski et Yasmina Reza, auteur de la pièce d’origine, Carnage est, en cela, une vraie boucherie. Avec un récit en temps réel, la tension monte progressivement pour nous donner un vrai suspens se concluant en nous laissant songeur sur la nature humaine. Tout ne serait-il qu’hypocrisie ? Et enfin plaisir des acteurs. Les quatre sont bien sûr formidables. Jodie Foster et Kate Winslet sont parfaites, chacune dans un style bien différent. Impossible de les départager. Idem pour ces messieurs. John C.Reilly (très bien) en bon nounours père de famille qui perdra vite pied comme les femmes. Le personnage de Christoph Waltz (génial) est sans doute le seul qui dès le départ annonce la couleur, imbuvable, et qui ira un peu à contre courant des autres. Les deux couples Foster/Reilly et Winslet/Waltz fonctionnent parfaitement. Absolument jubilatoire.
Carnage est une comédie grinçante et brillante, à la fois très drôle et très cruelle. Une fois de plus Polanski fait mouche, tirant le meilleur parti d’un scénario intelligent et d’un casting quatre étoiles. Cela ne dure qu’une heure vingt mais c’est terriblement efficace. Une vraie réussite. L’excellente surprise de cette fin d’année.
Note : prend bien sûr la tête du Festival d'automne² (pas difficile...)
Critique de The Ghost Writer
Fiche complète du film : ICI