A 5 heures de Paris

A seulement 5 heures de vol de Paris, dans la banlieue de Tel-Aviv, deux solitaires se rencontrent. Lui est chauffeur de taxi. Elle est professeur de piano. Lui n’a jamais quitté Israël, elle est en transit entre deux pays. Lui a délaissé toute ambition, elle a abandonné ses illusions. Tout deux redoutent l’avion qui les attend

Dans la vie, les choses les plus simples sont souvent les meilleures. Au cinéma aussi. Voilà donc un très joli petit premier film d'un jeune réalisateur, Leon Prudovsky. Une sorte de Mademoiselle Chambon à l'israélienne en plus léger mais avec quasiment la même histoire. Divisé en trois chapitre, le film nous émeut autant qu'il nous charme. Que ce soit le scénario ou la mise en scène  tout est fait avec une grande simplicité pour ne laisser place qu'aux personnages et à l'émotion qu'ils nous apportent. La musique et les chansons françaises qui ponctuent l'ensemble correspondent parfaitement au récit. Celui-ci se termine sur une très belle scène où on lit toutes les émotions possibles sur le visage du héros. Dror Keren incarne ce chauffeur de taxi (qu'il était déjà dans un autre joli film israélien Les méduses) à merveille. Il est formidable. Un grand acteur, que l'on espère voir plus souvent à l'avenir. Face à lui Helena Yaralova est aussi convaincante mais un cran en dessous, le couple fonctionne tout de même très bien. On ressort de là heureux et léger même si cela ne finit peut être pas vraiment comme on l'aurait souhaité. A l'instar du cinéma anglais, le cinéma israélien nous offre régulièrement de petits bijoux et possède une bonne dynamique. Dommage que le film soit sorti autour d'une polémique politique, lui qui n'en parle pas une seule seconde. Les artistes ne sont pas responsables de ce que font leurs gouvernements. Tout cela est bien dommage. On apprécie quand même le film pour ce qu'il est : une très jolie histoire d'amour contrariée, une très bonne petite surprise...