9 Février 2007
L'histoire :
Nous voici plongés dans une histoire de mystère, l'énigme d'un monde au coeur des mondes, le secret d'une femme en proie à l'amour et aux tourments...
Mon avis :
Des lapins, un tournevis, une montre, un film maudit, un tournage, des prostituées, une facture à payer, une actrice, son mari, AxX°nN, des polonais, un hôtel, une voisine. Mélanger le tout et laisser vous embarquer pour une expérience d'un genre nouveau. Le plus noir des films de David Lynch. Ce n'est pas un rêve, pas un cauchemar, c'est quelque chose de flou entre la réalité et le subconscient. Plus sombre, plus glauque plus hermétique que Mulholland Drive, il faut se laisser prendre par la main sans chercher à comprendre ni à résister. Si vous y arrivez vous serez subjugé et fasciné de bout en bout. Il est clair que ce genre de ce film va forcément dérouter le spectateur lambda. La salle était pleine au début de la séance et s'est vidée progressivement au cours des 2h52 de projection. Nous n'étions plus qu'une poignée à la fin. Comme le dit si bien Métro : "...une oeuvre exigeante, difficile à avaler pour le 'conso-spectateur' accro au film du dimanche soir". C'est tout à fait le cas.
Les acteurs sont tous excellents. Laura Dern (qui est également coproductrice) nous offre une prestation exceptionnelle, elle tient le film à elle toute seule sur ses épaules. Toute la palette des émotions passe dans son jeu, de la douce femme au foyer, à la femme perdue mourant parmi les chochards de Hollywood.
Le casting bénéficie d'apparitions multiples et surprenantes : Diane Ladd, William H.Macy, Nastassja Kinski, Julia Ormond, Mary Steenburger et les vedettes de Mulholland Drive : Laura Elena Harring et Naomi Watts qui fait une des voix des lapins.
Techniquement, le film est un cran au-dessous de Mulholland Drive. Bien que Lynch est presque tout fait lui même : le cadrage, le montage, le son et a produit. L'image est presque toujours floue. La faute au tournage en DV ? En tout cas cela donne une atmosphère encore plus mystérieuse et épaisse mais une photo pas vraiment belle. La bande-son est comme d'habitude chez Lynch très travaillée avec de superbes chansons et la musique envoûtante de son compositeur attitré Angelo Badalamenti.
Comme tous les Lynch (mais peut être encore plus celui-ci) un film à voir plusieurs fois. Pour essayer de le décoder, de trouver certaines clefs, voir certains éléments qui nous ont obligatoirement échappé à la première vision. Impossible donc d'en dire plus pour l'instant. En résumé un film hors norme, hors des sentiers battus qui va fasciner, énerver, rebuter. De toutes façons qui ne laissera pas indifférent.