Sorties cinéma et autres
8 Mars 2016
Je suis arrivé devant ce nouveau film de Lenny Abrahamson totalement vierge (comme j'essaie pour tous les films). Seulement entendu que son actrice principale raflait tous les prix d'interprétation pour son rôle depuis le début de l'année. Des trois films du réalisateur que j'ai déjà vus, deux m'ont enchanté, Garage et Frank, tandis que le troisième, What Richard did, m'a plutôt laissé de marbre. Grande attente tout de même pour ce Room. Le scénario adapté (par l'auteure elle-même) s'inspire d'un roman inspirée lui-même de l'affaire Fritzl (et d'autres histoires similaires dont celle de Natascha Kampusch). La mise en scène d'Abrahamson est d'ordinaire sobre et discrète. C'est encore le cas ici. Elle dessert parfaitement une histoire dure et poignante, avec une grande sensibilité et une grande pudeur. Le récit est scindé en deux parties bien distinctes et très différentes. La première sans doute la plus réussie, plus angoissante et à la fois plus poétique. La seconde est émouvante mais beaucoup plus terre à terre, plus dans ce qu'on a l'habitude de voir. Brie Larson (States of Grace) a donc trusté toutes les trophées depuis janvier dont le très convoité Oscar de la meilleure actrice. Elle s'est totalement investie pour le rôle, jusqu'à s'isoler, maigrir et jouer sans maquillage. Je n'étais pas convaincu par la performance au sortir du film mais vu les autres actrices nommées, et avec le recul, c'est bien la plus belle partition de l'année (même si Charlotte Rampling est prodigieuse dans 45 ans). Dans le rôle des parents, on retrouve l'excellent William H.Macy et Joan Allen, vraiment très bien. Mais la vraie révélation restera celle du jeune acteur Jacob Tremblay. Il est bluffant, tout bonnement extraordinaire, et aurait bien mérité aussi une nomination à la statuette. On a hâte de le revoir. Au final, Room est un très beau film, dur, puissant, touchant. Même si sa seconde partie est peut être un peu plus faible, on en sort bouleversé et on y pense encore longtemps après l'avoir vu. Lenny Abrahamson confirme tout son talent et on est impatient de voir la suite pour lui aussi.