Sorties cinéma et autres
29 Juin 2007
Un film de Paul Andrew Williams avec Lorraine Stanley, Johnny Harris, Georgia Groome
Thriller, Grande-Bretagne, 1h30mns
Sortie en salles le 20 juin 2007 (France), 1er décembre 2006 (GB)
Synopsis
Critique
London to Brighton est le premier film d'un jeune anglais, d'abord réalisateur de clips, pubs et autres courts métrages. Pour un premier long métrage il signe un film coup de poing, parfaitement maîtrisé. Tourné caméra à l'épaule, il nous plonge sans concession dans le monde de la mafia londonienne, parmi les petites frappes, les grands caïds et les filles paumées. On suit la brusque descente aux enfers de Kelly et de sa petite protégée avec intérêt, la peur au ventre, avec un sentiment de non-retour très bien rendu et un stress de tous les instants. Pour cela Williams joue avec nos nerfs grâce à une mise en scène froide et coupante comme une lame de rasoir, très bien servie par une série de flash-backs nous reconstituant le déroulement du drame au fur et à mesure.
Le scénario ne tombe jamais dans le pathos ni dans le jugement. L'écriture très réaliste donne même des allures de documentaire. On a toujours l'impression de suivre le parcours de personnages réels en caméra caché, dans une réalité sociale qui se déroulerait vraiment sous nos yeux. Mais si la fin arrive assez surprenante, elle laisse la place à l'espoir et à un rayon de soleil, pas sûr que cela, par contre, se passe vraiment dans la vraie vie.
Les deux jeunes actrices sont formidables. Lorraine Stanley en prostituée paumée est criante de vérité. Son visage tuméfié restera longtemps gravé dans les mémoires après la vision du film. Elle est bouleversante. La jeune Georgia Groome fait preuve d'une grande maturité, dans un rôle casse-gueule forcément troublant et dérangeant pour une jeune fille de cet âge. Elle est, elle aussi, vraiment formidable. Johnny Harris le souteneur et petite main de la mafia locale, est lui aussi très convaincant, rien à dire. Un sans faute au niveau de l'interprétation.
Même si certains lui reprochent une trop grand violence gratuite et un voyeurisme déplacé, London to Brighton reste un grand film fort et puissant. Un film dur et âpre, sans concession dont on ressort sonné et groggy. Essai transformé donc pour Paul Andrew Williams, un beau premier film qui laisse augurer une belle carrière.