13 Novembre 2011
L’un des derniers films présenté à Cannes cette année que nous n’avions encore pas vu. Markus Schleinzer, dont c’est le premier long métrage arrive aussi avec la réputation de nouvel Haneke. Célèbre metteur en scène autrichien pour qui il a d’ailleurs travaillé, on sent les influences. Le résultat laisse perplexe. Le sujet est effroyable. Il s’inspire aussi certainement des faits divers qui ont secoué l’Autriche récemment de Natacha Kampusch à Josepf Fritzl. Le traitement laisse songeur. Le scénario ne juge pas et ne prend pas parti. Les faits sont présentés froidement. La mise en scène est minimaliste, tout en longs plans fixes. Le point de vue n’est que du côté du pédophile et rien ne nous est montré (heureusement) et tout est suggéré. Ce qui amène bien sûr quand même un sentiment de malaise, accentué par l’absence total de musique. Aussi dérangeante qu’elle soit l’interprétation de Michael Fuith est assez sidérante. Le petit garçon est très bien aussi. Mais au final la froideur de l'ensemble finit paradoxalement par ne provoquer aucune émotion et par légèrement nous ennuyer. Un film tout de même glaçant dont on ressort perplexe tiraillé entre l’effet pervers et coupable d'être voyeur contre son gré et la réalité de cette horreur ordinaire au quotidien. Un film dérangeant, au sujet on ne peut plus délicat, à ne pas mettre entre toutes les mains. Dans ma catégorie « films qui se méritent »…Dans le même genre cette année on préférera Il était une fois un meurtre...