15 Juin 2012
Quatre ans après sa première réalisation plutôt encourageante (Sans arme, ni haine, ni violence), Jean-Paul Rouve repasse derrière la caméra. Après le grand banditisme, il nous plonge dans une comédie sentimentale familiale intimiste flirtant agréablement avec le fantastique. La mise en scène est applique, le scénario est bien écrit. Entre deuil du père et bilan de la quarantaine, il nous offre une jolie histoire toute en nuance et en tendresse. Le propos est constamment intriguant, mais la bizarrerie de la situation ne nous est jamais expliquée, et d'ailleurs le personnage ne cherche pas trop non plus à comprendre. Nous non plus. On se laisse emporter et au final, paradoxalement, on trouve tout cela parfaitement crédible. Avoir une seconde chance, après la perte d'un être cher, faire enfin ce qui avait été empêché de faire et qui laisse des regrets et de la frustration toute la vie. Qui ne l'a pas souhaité ? Le casting est de choix. Outre Rouve lui-même dans le rôle titre, on retrouve Xavier Beauvois, Miou-miou, Claude Brasseur, Gilles Lellouche, Arly Jover, le petit Miljan Chatelain assez convaincant et un Benoit Poelvoorde d'une étonnante sobriété et donc très émouvant. L'acteur/metteur en scène se débrouille assez brillamment en direction d'acteurs. Si le film n'est pas un chef d'oeuvre, il nous fait passer un très bon moment, plein de nostalgie, de tact, de subtilité et d'une certaine pudeur, sans pathos et ni excès d'émotion, le bon dosage. Un joli film. Jean-Paul Rouve confirme qu'il est plutôt doué pour la réalisation...Attendons la suite et le grand film qui le fera exploser et l'imposera définitivement dans le métier des faiseurs...