21 Septembre 2011
Avec Paranoid Park et Milk j’avais cru perdre à jamais Gus Van sant. Comme on perd des metteurs en scène en route parfois. Mais non, il est de retour. Et avec tellement de bonheur (ou de malheur devrais-je dire !). Restless est tout simplement un petit bijou, chef d’œuvre de tendresse, d’amour et de mort. Pourtant cela partait mal, je n’aimais pas les premières minutes et m’attendais au pire comme pour ses deux précédents films. Et tout d’un coup (à la présentation des parents au cimetière exactement) : ding ! La magie est arrivée, les vannes se sont ouvertes, et ne se sont pas refermées. Il y a un moment que cela n’était plus arrivé mais j’ai fini en larmes (sortant bien vite de la salle…). Peut être que les thèmes abordés (le cancer, la perte des parents) me sont trop familiers ces derniers temps et que ma sensibilité n’en est que plus renforcée. Mais il y aussi que l’histoire est belle, impossible, tragique. On rit de la mort ici, comme on jouit de la vie ailleurs. La première faisant son implacable travail alors que la seconde ne demande qu’à éclater. Une fois n’est pas coutume le réalisateur se fait discret et léger. Tout est simple. Mais sans jamais l’être trop, sans tomber dans aucun travers et surtout sans aucun pathos. Le jeune couple d’amoureux est merveilleusement interprété par une Mia Wasikowska (Alice au pays des merveilles, The kids are alright) lumineuse et un Henry Hopper (fils de) tout aussi doué. Un formidable et attachant duo qu’on se plait à aimer. Avec aussi les excellents Ryo Kase (Lettres d’Iwo Jima), Jane Adams (Happiness, Hung) dans un rôle un peu trop court et Schuyler Fisk (fille de). Le tout est produit par les Howard père et fille.
Restless est une vraie belle et bonne surprise. Un vrai travail d’orfèvre de la part du réalisateur du sublime Elephant qui continue d’explorer les affres de l’adolescence. Un film plein de tact, de délicatesse et d’amour. Ou comment parler de la mort sans gravité. Une des plus belles émotions de l’année.
Avant dernier film à voir dans le cadre du Festival d'été, je vais être bien embêté pour noter tout cela...
Gus Van Sant dans Le Ciné de Fred : Milk, Paranoid park