Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile…
Enfin ! On a retrouvé Nicolas Cage ! Après une longue série de navets (mis à part Bad Lieutenant et Kick Ass), on ne l'avait plus revu aussi convaincant dans un beau rôle depuis Lord of War (2006). Il est vraiment très touchant, aussi sobre qu'imposant. A ces côtés, on retrouve la révélation de Tree of life et Mud (film auquel on pense d'ailleurs ici), le jeune Tye Sheridan, lui aussi parfait. Il confirme en beauté tous les espoirs mis en lui. Le duo fonctionne à merveille. Une belle rencontre entre deux individus marqués par la vie, l'un en recherche de rédemption et l'autre d'une vraie figure paternelle. Quant au film, c'est une réussite. Une vraie tragédie grecque sur fond de misère sociale et de laisser pour comptes dans le trou du cul de l'Amérique. La mise en scène, magnifique, sur un rythme très lent, impose une ambiance captivante et oppressante dès les premières minutes. Lentement, les rouages du drame vont se mettre en place, faisant monter la pression jusqu'à un final aussi tragique que plein d'espoir. C'est souvent cruel, dur, très violent mais aussi plein d'humanité et d'une certaine sensibilité. Une très belle émotion. David Gordon Green nous offre donc un polar noir comme on en voit plus souvent et offre à Nicolas Cage un rôle en or pour un vrai retour en grâce. Pourvu que cela dure...
Je l'ai vu au Festival américain de Deauville où il faisait la fermeture en présence de l'acteur auquel le Festival rendait hommage. Un beau retour dans un rôle complexe et émouvant. Un film qui a des qualités, un peu long et lent au début et qui finit sur une vision optimiste, ce qui est rare avec les américains.