Marieme vit ses 16 ans comme une succession d’interdits. La censure du quartier, la loi des garçons, l’impasse de l’école. Sa rencontre avec trois filles affranchies change tout. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout. Marieme devient Vic et entre dans la bande, pour vivre sa jeunesse.
Après deux très beaux premiers film, Naissance des pieuvres (2007, mon préféré) et Tomboy (2011), voici le très attendu nouveau long métrage de Céline Sciamma. Troisième film, troisième récit de jeune fille qui se cherche. Le titre parle d'une bande de filles mais il n'y a vraiment qu'une seule héroïne. Marieme a 16 ans et elle est prisonnière. Coincée dans la cité, entre son frère protecteur et autoritaire, les garçons, l'école et pas d'avenir. La bande de filles n'est donc là que pour la révéler. Comme un détonateur. La caméra toujours aussi sûre et juste de la réalisatrice nous fait suivre son parcours sur plusieurs années en autant de tableaux distinctifs et autant d'ellipses. Vu déjà depuis quelques temps, même si le film est bien fait, il m'a laissé un sentiment d'inachevé. Il manque un petit quelque chose pour le hisser au niveau des autres films de Sciamma. Pourtant le quotidien des cités et de leurs jeunesses a l'air d'être bien rendu. Peut être justement trop. L'évolution et le parcours de la jeune fille, même s'il relate une certaine réalité, est peut être un peu trop tiré par les cheveux. On la suit tout de même avec intérêt. C'est souvent très drôle, parfois très dur et il y a une belle émotion et même une certaine poésie (dont la scène sur Rihanna). Marieme est parfaitement interprétée par Karidja Touré (castée dans la rue, comme ses partenaires). Elle est de tous les plans, portant entièrement le film sur ses épaules. Une belle révélation.
Constat frappant d'une certaine jeunesse d'aujourd'hui, la claque attendue n'est pourtant pas vraiment là. Malheureusement, le film ne convainc pas totalement et aujourd’hui j'en garde un souvenir mitigé, à revoir peut être à sa sortie. Même si Céline Sciamma nous gratifie une nouvelle fois d'un très beau travail sur la mise en scène, la technique, la bande son, le scénario et les dialogues. Son talent est bien là, peut être en a-t-elle fait juste un peu trop cette fois-ci...