Après plusieurs années d’errance, d’addiction et l’échec de son couple, Cheryl Strayed prend une décision radicale : elle tourne le dos à son passé et, sans aucune expérience, se lance dans un périple en solitaire de 1700 kilomètres, à pied, avec pour seule compagnie le souvenir de sa mère disparue…
Pour être franc, ce film ne m'attirait pas du tout. J'ai beaucoup de mal avec Reesse Witherspoon et j'avais peur d'un Into the wild (que je n'avais pas aimé) au féminin. Mais j'ai aussi toujours bien aimé les films de Jean-Marc Vallée depuis C.R.A.Z.Y. Je me suis donc fait violence, d'autant que les rumeurs étaient plutôt très bonnes. Je ne le regrette pas car Wild devient aujourd'hui l'un de mes vrais premiers coup de cœur de l'année. Le scénario est solide, adapté d'une histoire vraie, tout comme la mise en scène du réalisateur québécois, simple et sans surprise mais tout aussi intimiste qu'ouverte sur les grands espaces. La construction en flash-backs n'est pas du tout gênante, au contraire. On appréhende mieux ainsi le personnage de Cheryl, comment elle en est arrivée là, ce qu’elle ressent, ce qu'elle espère, ce qu'elle cherche. Malgré son passé tortueux et peu glorieux, on s'attache à elle, on s'identifie, on souffre et vit cette longue marche solitaire avec elle. L'interprétation de Reese Witherspoon est, contre toute attente, pleine d'émotion. Elle arrive à rendre son personnage pathétique, drôle, volontaire, réaliste sur elle-même et surtout touchante. Elle remonte largement dans mon estime. Et récolte au passage une nouvelle nomination (méritée cette fois) aux Oscar. Tout comme Laura Dern (la mère), aussi très bien. Si l'ensemble est traité de façon plutôt classique, il n'en ressort pas moins que Wild possède une belle épaisseur psychologique et nous offre une attachante histoire de rédemption sur fond de paysages américains majestueux. Un très beau film chargé d'émotion qui peut aussi faire réfléchir à son propre parcours. Après Dallas Buyers Club, Jean-Marc Vallée continue donc avec succès sa carrière américaine. Pourvu que ça dure...