A Kobe, au Japon, quatre femmes partagent une amitié sans faille. Du moins le croient-elles : quand l’une d’elles disparaît du jour au lendemain, l’équilibre du groupe vacille. Chacune ouvre alors les yeux sur sa propre vie et comprend qu’il est temps d'écouter ses émotions et celles des autres…
Sorti au Japon (fin 2015) et dans les festivals en un seul film de plus de cinq heures, Senses arrive sur nos écrans en trois films séparés et cinq parties (1 & 2 : 2h19, 3 & 4 : 1h25 et 5 : 1h15). On ne peut pas dire que pour son premier film le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi a fait dans la facilité. Il nous offre quatre magnifiques portraits de femmes, quatre amies, dans le Japon d’aujourd’hui, à travers leurs amitiés, leurs vies quotidiennes -maris, enfants, travail…-, leurs espoirs et leurs déceptions. Le rythme est très lent. Il s’y passe pourtant énormément de choses. Sur plus de cinq heures, la mise en scène (magnifique, discrète) et le scénario (subtil et profond, comme seuls les japonais savent le faire) prennent le temps pour dresser ces portraits et nous rendre les personnages aussi sympathiques qu’énervant, mais au final tous attachants. Les quatre actrices (dont c’est, pour chacune, le premier film) sont formidables. Elles ajoutent au charme et à la fascination que l’ensemble finit par créer. Au final, on est là, certes, devant un certain exercice de style, mais parfaitement maitrisé et jamais ennuyeux. Techniquement superbe, voilà donc, sous forme de série cinématographique, un magnifique portrait du Japon d’aujourd’hui. Une très belle surprise.