29 Janvier 2012
Révélé en 2006 par le succès C.R.A.Z.Y. après Victoria, les jeunes années d’une reine (pas vu) revoilà Jean-Marc Vallée. Son Café de Flore, très attendu, peut laisser perplexe voir être détestable. J’en suis sorti perplexe mais quelques jours après j’y pense encore beaucoup. Aussi chaotique et imparfait qu’il soit, le film fait son petit effet et est finalement très attachant. Il faut dire qu’au départ, c’est un peu déconcertant et cela part un peu dans tous les sens. Cela peut sembler n’être aussi qu’un long vidéo clip, avec ralentis, accélérations, flous artistiques et images léchées (par moment on croirait être devant Les adoptés de Mélanie Laurent…). Le récit est éclaté sur plusieurs époques pour le côté québécois et sur une autre pour le côté parisien. Petit à petit le puzzle se met en place et l’on arrive à situer les personnages. Ce qui est plus difficile c’est de saisir ce qui relie les deux histoires. On le comprend sur le tard mais l’explication reste à la fois naïve et tarabiscotée. Un seul indice en fait nous indique qu’il y a un lien, c’est le fameux disque Café de Flore écouté dans les deux époques par un deux personnages. On s’attache aussi finalement à eux. Celui de Vanessa Paradis (couverte de louanges, elle est bien mais je l’ai déjà vue meilleure ailleurs) est pourtant peu aimable de par son combat, légitime, pour le bonheur de son fils. Le DJ canadien (excellent Kévin Parent –et très sexy aussi-), d’abord agaçant, finit par être touchant. Alors qu’il a l’air sûr de lui, il est surtout un peu perdu, balloté entre deux femmes et deux périodes de sa vie. Ma préférée reste son ex-femme (formidable Hélène Florent) et amour d’enfance et sa quête de vérité, entre réalité et ésotérisme. Même s’en y croire on finit aussi par se poser des questions sur la réincarnation, les vies antérieures, sur l’âme soeur et sur le sens de la vie plus globalement. Alors oui, la mise en scène de Vallée part de tout côté et a l’air brouillonne, le montage est saccadé et tourbillonnant, et oui son scénario, tout en semblant être très compliqué, est en fait d’une simplicité désarmante. Mais le tout mélangé, avec une bande-son en parfaite adéquation, donne un film semblant totalement bancal et plein d’imperfections. Mais c’est ce qui le rend très attachant, surprenant, émouvant et carrément même fascinant. Peut être bien qu’il est parfaitement maitrisé finalement. En tout cas un film qu’il faut laisser murir et ne pas juger trop vite. Une belle surprise et un beau coup de cœur…