5 Février 2013
Voilà certainement un des films les plus lents que je n'ai jamais vu. On dirait parfois que cela a été tourné au ralenti. La diction des dialogues est très théâtral. Je conçois que cela puisse rebuter (la salle s'est vidée progressivement) mais si on arrive à rentrer dedans il fait son effet (je n'ai pas vu passer les 2h10...). Pour son deuxième long métrage de fiction Sergei Loznitsa (My joy, déjà très étrange) ne fait donc pas dans la facilité. Dans la brume n'est pas d'un abord facile, c'est un de ces films qui se méritent. La mise en scène est assez radicale. Très peu de dialogues, pas de musique. Un scénario fort, offrant des personnages sombres, sans espoir, mélange du poids de la guerre sur les épaules d'hommes simples et de culpabilité. Ils ne sont pas spécialement attachants mais on suit leur parcours avec intérêt au travers de longs flashbacks expliquant comment chacun des trois en est arrivé là. Les acteurs sont très justes et ont vraiment la tête de l'emploi. Des images très belles (c'est le même directeur photo que Mungiu) qui nous imprègnent bien de l'ambiance poisseuse et lourde mise en place. On ressent presque le froid et l'humidité nous transpercer les vêtements.
On en ressort aussi sonné que fasciné. Le film continue de nous hanter longtemps après l'avoir vu. Un film austère, dur, âpre, froid. Une belle surprise donc pour moi qui m'attendait à m'ennuyer et faire une petite sieste...Tel Essential Killing à qui j'ai beaucoup pensé, une expérience cinématographique visuelle et sensorielle rare...