7 Septembre 2012
C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes dit-on. C'est aussi parfois les vieux réalisateurs qui font les meilleurs films. Après la tragédie grecque qui a servi de film testament à Sydney Lumet (7h58 ce samedi là), Willliam Friedkin (L'Exorciste, French Connection, Cruising...) fait toujours de la résistance et nous offre pour ses 77 printemps un polar noir aussi sensuel que poisseux. Après Bug en 2007, délire paranoïaque et claustrophobe, il nous enchante à nouveau. Sa mise en scène, très stylée, alliée à un scénario assez diabolique et très bien écrit, installe rapidement une ambiance glauque et lourde. Après un début plutôt calme, la tension monte progressivement jusqu'à une hallucinante scène finale où tous les protagonistes sont réunis. Une des scènes les plus fortes et les plus jubilatoires que l'on ai vu depuis longtemps. Rien que pour cette dernière partie, le film vaut le détour. Le casting est de choix et tous les acteurs sont vraiment excellents. Après Magic Mike, Matthew McConaughey nous fait encore un grand numéro. Il est vraiment parfait (et quel cul !). Depuis La Défense Lincoln, il nous rappelle un peu plus souvent qu'il peut aussi être un bon acteur. Il trouve sans doute ici son meilleur rôle. Tous les seconds rôles sont aussi très convaincants. Thomas Haden Church (excellent) et Gina Gerson (les parents), Emile Hirsch et Juno Temple (les enfants) forment une famille vraiment...pittoresque. Bien sûr il sont ignobles et politiquement incorrects mais ils vont trouver plus fort qu'eux. Et finalement, ils sont très attachants. Ou comment la famille américaine, si souvent portée aux nues, se retrouve un brin égratigner...Très fort.
Voilà donc un thriller complètement barré comme on les aime. Violent, puissant, cynique et malsain. Un vrai petit bijou quoi ! Et une nouvelle expérience marquante de la part du grand William Friedkin qui arrive encore à nous surprendre. Il prouve ici qu'il est encore très vert et qu'il en a encore sous le pied. A voir donc...