Sorties cinéma et autres
6 Septembre 2012
Après le très british (et pas franchement renversant) Week-end, voici donc le très attendu deuxième fil estampillé « indé gay » de l'année. Auréolé d'un Teddy Award au dernier festival de Berlin, c'est le nouveau film de Ira Sachs, auteur du très joli Married Life en 2008. Aussi scénariste et producteur, le réalisateur met en scène ici tout un pan de sa vie, car cette histoire est aussi la sienne. Même s'il est entièrement auto-biographique, il qualifie le récit d'universel. Et il a tout à fait raison. Si le film m'a touché, ce n'est pas par sa mise en scène, son interprétation ou ses qualités techniques. Mais bien parce qu'il m'a rappelé plein de côtés de ma propre histoire. Avec ses larmes et ses joies, ses doutes et ses espoirs, l'amour et la désillusion. N'étant ni critique, ni technicien (même si je sais apprécier une belle image, un bel angle, un bon acteur...), le cinéma n'est pour moi qu'une recherche d'émotion et quelque chose qui me parle. C'est le cas ici, mais pas vraiment envie de m’étendre sur le sujet. A côté de cela, j'ai aimé le côté discret et effacé de la mise en scène (un peu froid et ennuyeux dirons certains), la beauté des images, et l'interprétation tout en nuance et en délicatesse de Thore Lindhardt. D'abord agaçant et presque antipathique, il sait rendre le personnage attachant et touchant au fur et à mesure de l'évolution de l'intrigue. Au final, il est formidable et porte tout le film sur ses épaules. Tandis que celui de Zacharie Booth (le fils de Glenn Close dans Damages) ne l'est jamais, mais cela est sans doute voulu comme ça, même si l'acteur est lui aussi très bien. On y croit et on vit l'histoire avec eux.
Car Keep the lights on raconte juste une histoire d'amour. Simple et belle, pudique et délicate, cruelle et déroutante. Une histoire (terriblement) réaliste (et banale?) comme il en arrive tout les jours et qu'on peut vivre (ou on a déjà vécu) à chaque instant. Elle m'a touché et je me suis senti proche du personnage. J'en suis ressorti avec une sensation étrange, mêlée de tristesse, de plénitude et d'espoir. Une belle surprise pour un beau film...et pas forcément réservé à un public gay...