Queer

Nouveau film de Luca Guadagnino quelques mois à peine après Challengers, et changement radical de style et d’ambiance. Cette fois, le réalisateur italien adapte William S.Burroughs et en tire quelque chose de languissant sur le désir, sensuel et sexuel dans sa première partie, avant de glisser progressivement vers l’hallucinatoire dans la seconde et l’épilogue. Je craignais de m’ennuyer, mais l’ensemble trouve finalement un équilibre assez fascinant. La mise en scène est soignée, la direction artistique très réussie (tourné entièrement en studio à Cinecittà à Rome et avec des costumes de J. W. Anderson de chez Loewe) et l’interprétation impeccable. Daniel Craig est parfait dans ce rôle à contre-emploi, bien loin de James Bond, incarnant avec justesse un homme à la dérive, tourmenté et ambigu. Sans oublier une bande-son très agréable mélangeant des artistes des années 50 aux années 90. Au final, un Guadagnino de très bonne facture (son meilleur reste pour moi Amore suivi de Call me by your name), à la fois envoûtant et dérangeant, qui donne envie de lire le roman. Ce qui devrait être bientôt fait…