Sorties cinéma et autres
15 Février 2025
Premier film cinéma pour Antoine Chevrollier. Une chronique amère et cruelle de l’homophobie latente qui règne encore malheureusement de nos jours. Entre absence du père, passage à l’âge adulte, masculinité toxique de l’entourage et autre amitié fusionnelle, les convictions de Willy sont ébranlées le jour où il tombe sur une scène qu’il ne devait pas voir. Le tout est mis en scène et écrit avec beaucoup de tact, de sincérité et de simplicité. On a même parfois l’impression d’être devant un documentaire. Le réalisateur a tourné dans son propre village en Anjou et La Pampa existe vraiment. Le scénario (qui n’est pas autobiographique mais s’inspire de sa jeunesse), d’une belle sobriété, m’a rappelé quelques souvenirs personnels et sportifs (même s’il ne s’agit pas de moto). Les personnages sont parfaitement dessinés et impeccablement interprétés. Découvert dans l’excellent (et oublié des César, Leurs enfants après eux), Sayyid El Alami crève l’écran. Il est de presque toutes les scènes et porte tout le film sur ses épaules. A ses côtés, Amaury Foucher, dont c’est le premier film, est tout aussi convaincant. Comme sont les plus chevronnés Damien Bonnard ou Artus, étonnant dans un rôle dramatique en total contre emploi. Le suspens, l’émotion et le drame foncent sur nous à cent à l’heure pour un dénouement enfin apaisé. Au final, voilà donc un premier long métrage sobre, dur et émouvant, qui, personnellement m’a beaucoup touché. Une vraie bonne et grande surprise. Puissant et bouleversant.