La Route

 Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé. Personne ne sait ce qui s'est passé. Ceux qui ont survécu se souviennent d'un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien. Plus d'énergie, plus de végétation, plus de nourriture... Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendre qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut...
 

Le film apocalyptique est décidément très à la mode en ce moment. De 2012 à Prédictions, de Bienvenue à Zombieland en passant par Les derniers jours du monde, voici sans doute le meilleur de tous. Après No country for old men, voici une nouvelle adaptation d'un livre de Cormac McCarthy (pas lu) et qui est, parait-il, bien adapté. C'est une très belle réussite tant sur la forme que sur le fond. Finalement l'histoire n'est pas transcendante. Un homme et son fils marche sans but sur une route après la fin du monde avec le seul souci de trouver de la nourriture. Par quelques flash-backs on apprend leur vie d'avant et comment ils en sont arrivés là. Mais l'histoire est avant tout question d'ambiance. Et ce qu'on voit est terrifiant. Sur tous les plans. Ce qu'est devenu la planète (sans aucune explication) et ce que sont devenus les survivants (surtout grâce au cannibalisme). Le film est d'un pessimisme rare, d'une tristesse et d'une mélancolie sans fond. D'un bout à l'autre, on a la gorge et l'estomac noués. La fin qui est heureuse sans l'être est encore plus bouleversante. Esthétiquement c'est magnifique. L'image grise appuie encore un peu plus l'ambiance de désespoir et colle parfaitement aux sentiments développés. Les scènes de la vie "d'avant"sont lumineuses et ensoleillées, accentuant encore le souvenir de ce que l'homme a perdu et rendant l'ensemble d'autant plus noir. Pour porter tout cela il fallait un acteur exceptionnel. C'est donc Viggo Mortensen qui s'y colle. Et il fait cela très bien. Aussi charismatique que dans Les promesses de l'ombre, il est de suite attachant et nous fait passer ces sentiments de fin du monde à la perfection. Encore une performance de haute volée pour l'acteur. Face à lui le tout jeune Kodi Smit-McPhee s'en sort bien et tient le choc dans le rôle du fils. La grande (dans tous les sens du terme) Charlize Théron dans le rôle de la mère, Robert Duvall (méconnaissable) le vieil homme de passage ou Guy Pearce, sont aussi là pour de courts mais puissants moments. Tous ces personnages avançant sans cesse, sans réponse à la question de savoir pourquoi toujours continuer même quand il n'y a plus rien ?

Autant Paranormal activity m'a laissé de marbre autant celui-ci m'a glacé d'effroi...A la fois violent et tendre mais surtout sombre, crépusculaire, mélancolique et sans espoir, La route est une réussite sur tous les plans. Un film qui fait froid dans le dos (prémonitoire ?), sans soute le meilleur post-apocalypse (et le plus plausible ?) qu'on ait vu depuis bien longtemps. C'est troublant et ça vous hante encore longtemps après l'avoir vu. Un grand film.