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Le Ciné de Fred

Sorties cinéma et autres

Le Deuxième souffle

 

Un film de Alain Corneau avec Daniel Auteuil, Monica Bellucci, Michel Blanc, Jacques Dutronc, Eric Cantona, Gilbert Melki, Daniel Duval, Nicolas Duvauchelle, Philippe Nahon, Jacques Bonnaffé

Policier, France, 2h36

Sortie en salles le 24 octobre 2007

 

Synopsis

 

1958. Gu, célèbre et dangereux gangster condamné à vie, s'évade de prison. Traqué par la police, il veut s'enfuir à l'étranger avec Manouche, la femme qu'il aime. Ayant besoin d'argent, il accepte de participer à un dernier hold-up. Grâce à lui, le coup est une réussite. Mais, victime d'une machination montée par la police, Gu passe pour un donneur et un traître aux yeux de ses complices. Pour laver son honneur, Gu prendra tous les risques...

 

Critique

 

Une seconde adaptation du livre culte de José Giovanni, après celle de Jean-Pierre Melville en 1966, aurait pu s'avérer être une expérience périlleuse et risquée. Mais Alain Corneau, et tout le talent qu'on lui connaît, s'en tire merveilleusement bien et avec les honneurs.

 

Daniel Auteuil. 2007 ARP - Photos Jérôme Prébois

 

A moins d'avoir lu le livre ou vu la première version récemment, on aborde ce film comme une nouveauté et vierge de tous a prioris. Et là on peut dire que Corneau a réussi un grand film. Un travail d'orfèvre où rien n'a été laissé au hasard. La mise en scène, le scénario, la technique, les acteurs, tout est parfait. L'histoire est en béton, également auteur du scénario, le réalisateur arrive à nous intéresser au récit de la première à la dernière minute sans qu'à aucun moment l'intensité ou le rythme ne retombe. La mise en scène fait passer un véritable souffle épique aux allures crépusculaires d'une puissance peu égalée dans le cinéma français ces derniers temps. Après le reste ne peut que suivre et être au diapason. Techniquement la plus belle réussite du film est la photo. Corneau la voulait très asiatique, à la "In the mood for love", et il l'a obtenue, le travail de Yves Angelo est époustouflant. Les couleurs jaunes ocres ou sépias contribuent à renforcer l'ambiance très particulière du film. La reconstitution des années 60 est bien rendue, mais pas trop appuyée, quelques détails et éléments du décor nous montrent qu'on y est bien mais discrètement.

 

Jacques Bonnaffé, Nicolas Duvauchelle et Gilbert Melki. 2007 ARP - Photos Jérôme Prébois Monica Bellucci et Eric Cantona. 2007 ARP - Photos Jérôme Prébois Nicolas Duvauchelle, Jacques Dutronc, Jacques Bonnaffé et Daniel Duval. 2007 ARP - Photos Jérôme Prébois

 

La distribution prestigieuse n'est donc pas en reste et contribue elle aussi largement au succès de l'entreprise. Il n'y a rien à dire, ils sont tous parfaits. De Daniel Auteuil au plus petit rôle, tout le monde est parfaitement crédible et convainquant (même Eric Cantona ! très sobre). S'il fallait attribuer les meilleurs notes elles seraient, à mon humble avis, pour Dutronc, Melki et Nahon, les trois interprétations que j'ai le plus apprécié. Un casting d'ensemble de choix dont on se délecte avec plaisir tout au long des 2h36 qui passent comme une lettre à la poste.

 

Daniel Auteuil et Michel Blanc. 2007 ARP - Photos Jérôme Prébois

 

Avec Le deuxième souffle Alain Corneau redore le blason du polar noir d'antan, tout comme Olivier Marchal avait rendu ses lettres de noblesse au polar contemporain à la française avec 36. Un film puissant, une histoire passionnante, une technique parfaite et une pléiade de grands acteurs au top de leur forme. Un grand metteur en scène pour un grand film. A conseiller vivement.

 

Alain Corneau Filmo Sélective

 


 

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S
Je m'attendais aussi au pire après toutes les critiques négatioves que j'avais pu lire et pourtant je fus très agréablement surpris par ce film. Je n'ai pas vu le Melville, pas lu le bouquin, donc j'ai découvert cette histoire passionante, ces personnages maginifiques et magnifiés. La mise en scène est exceptionnelle (la photographie aurait pu être plus tape à l'oeil, donc finalement ça va, Yves Angelo a trouvé un assez bon équilibre), les acteurs sont parfaits. Un des meilleurs films français de l'année pour moi.
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M
critique de ffredtout à fait d'accord avec vous sur la qualité du film de Corneau. j'ai lu le bouquin de Giovanni(il y a longtempsà, j'ai vu le film de Melville (dont je suis inconditionnelle) et j'avais peur d'être décue par la création de Corneau.. Pas du tout. Un régal de la première à la dernière image (même si certaines scènes sont très dures).<br /> J'ajouterai à votre commentaire un hommage à la musique de Bruno Coulais qui apporte la dernière touche (et non la moindre) à cet opus excellent, à voir et à revoir.
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H
De ce point de vue là, on diverge. Même si dans ce remake tout n'est pas à jeter, je préfère revoir le travail de Melville, tellement plus puissant et l'énormissime Série Noire de Corneau (un film qui m'a marqué à jamais) !
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D
Film complètement ratéJe suis désolée Ffred, mais je suis restée jusqu'au bout en me demandant pourquoi. Le film est un ratage total : les dialogues (datés), les comédiens pas bons (sauf Dutronc), les effets spéciaux "très mode asiatique", et cela confirme que Monica Bellucci est une très mauvaise actrice. A fuir.
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F
J'aime beaucoup le cinéma de Melville mais je n'ai pas encore vu "Le deuxième souffle" (j'ai le DVD, il faut juste que j'arrive à me débloquer une soirée pour le visionner).<br /> Bref, c'est avec une certaine appréhension que j'ai payé ma place pour la version de Corneau. J'avais raison de craindre le pire. Que le réalisateur de "Série noire" explique qu'il ne s'agit pas d'un remake mais d'une lecture plus fidèle du roman, soit, je ne peux pas comparer. Le fait est que je me suis ennuyé du début à la fin. L'esthétique du film ne m'a absolument pas séduit : je m'attendais à voir surgir Amélie Poulain d'un moment à l'autre. Rouge, sépia, vert : j'ai saturé. Et niveau interprétation, je serai beaucoup moins indulgent que toi. Auteuil est peut-être plus en phase que Ventura avec le Gu imaginé par Giovanni, mais en voulant gommer son charisme au maximum, il finit par n'avoir qu'une épaisseur toute relative. Le pire, c'est Monica Belucci, qui essaie de faire ce qu'elle peut avec son rôle ingrât. Le blond lui va bien, moui et après ? Dommage, dommage... il suffit de voir "Le concile de pierre" pour se rendre compte qu'elle vaut mieux que ça.<br /> Le seul qui s'en sort bien, à mes yeux, c'est Michel Blanc. <br /> Bref, une de mes plus grandes déceptions de l'année.
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