6 Novembre 2011
Ce nouveau film de l’excellent Bouli Lanners arrive sur les écrans précédé d’une belle rumeur cannoise. Le film est plutôt réussi et reste dans la même veine que le très bel Eldorado, son dernier opus (2008). Cette fois-ci le road-movie suit les péripéties de trois jeunes ados livrés à eux-mêmes le temps d’un été. Le temps du passage de l’enfance à l’adolescence est parfois chaotique et le metteur en scène nous le fait bien sentir au travers de ce joli portrait de ces trois jeunes laissés pour compte. Car c’est aussi (encore) là qu’est le propos, une certaine misère sociale (qui m’a vaguement rappelé celle de Winter’s bone). Le tout est écrit et réalisé avec beaucoup de tact, de tendresse et de détresse aussi. La fin est ouverte et totalement indécise, comme l’avenir des jeunes protagonistes. Techniquement très beau travail les images sont superbes. Merveilleusement interprété aussi, les trois jeunes comédiens sont confondants de vérité, touchants et très attachants. Les seconds rôles ont vraiment la tête de l’emploi avec, entre autres, un jeune à suivre, Karim Leclou, assez hallucinant (actuellement dans Les hommes libres et La source des femmes). Avec aussi la trop rare Marthe Keller. Bref une jolie histoire, prenante, parfois sordide voir pathétique, mais au final très touchante. Encore une belle petite réussite du comédien/metteur en scène belge qui poursuit son petit bonhomme de chemin avec poésie, humour, tact et sensibilité. On attend la suite…
Critique de Eldorado