Zero Dark Thirty

Après Démineurs en 2009 et sa flopée d'Oscar surprise, Kathryn Bigelow reste sur la ligne de front du Moyen-Orient pour nous conter la traque de Ben Laden du 11 septembre à sa mort en 2011. Le film, très controversé aux USA, a déjà fait couler beaucoup d'encre. Le seul problème est qu'il est beaucoup trop long. Et on a souvent l'impression d'être devant un documentaire ou des reportages de CNN, c'est peut être finalement l'intérêt de l'entreprise : le tout est très crédible. Mais force est de contraster que la mise en scène de Bigelow n'a jamais été aussi puissante. C'est un sans faute, elle arrive à rendre malgré tout l'ensemble passionnant, montant en puissance jusqu'aux 40 dernières minutes haletantes et terriblement intenses. Le scénario de Mark Boal (Démineurs, Dans la vallée d'Ellah) est formidablement bien documenté, il est aussi très technique (j'ai souvent pensé à la série Homeland) mais sans clichés, tendu, sec et froid. Il ne juge pas, il montre sans s'encombrer de sentiment ou d'émotions inutiles. Reste à savoir si comme on nous le dit en générique, tout cela est vrai ou plus vraisemblablement est-ce seulement ce que les autorités américaines ont bien voulu faire croire. Visuellement l'ensemble est superbe, rien n'a été laissé au hasard. La direction d'acteurs non plus. Jessica Chastain est vraiment très bien (mais même remarque que pour Jennifer Lawrence dans Happiness Therapy, ce n'est pas non plus renversant au point d'en décrocher une statuette...). Le reste du casting est de choix : Jason Clarke, Joel Edgerton, Jennifer Ehle, Mark Strong, Edgar Ramirez, Kyle Chandler ou encore James Gandolfini en directeur de la CIA.

Peut être donc que Zero Dark Thirty aurait mériter d'être amputé d'une, voir de deux demi-heure. Mais le résultat est là. Un film impressionnant de puissance, de maîtrise et de suspens (même si on en connait l'issue à l'avance), parfaitement écrit, interprété et mis en scène. Sorti de la salle un peu perplexe, il fait finalement son effet et reste bien gravé dans la tête longtemps après...Indéniablement une belle surprise dans cette production américaine de plus en plus commerciale et aseptisée...