Free Fall

Plus ou moins annoncé comme un Brokeback Mountain allemand, Free Fall arrive sur nos écrans couvert de prix glanés dans tous les festivals LBGT internationaux. La comparaison avec le film de Ang Lee est un peu sur-vendue. Certes les deux histoires se ressemblent, une liaison secrète entre deux hommes dans un milieu très « viril », mais cela s'arrête là. Pour son premier film, le réalisateur allemand Stephan Lacant nous offre le plus beau film « gay » que l'on ai vu depuis longtemps. L'ensemble est totalement maitrisé. La mise en scène est rigoureuse, simple, sans fioritures. Idem pour le scénario : tendu, prenant, sans clichés, ni pathos, jamais vulgaire, jamais graveleux, une fine approche psychologique des personnages et des sentiments parfaitement décrits, des dialogues réalistes (cela sentirait presque le vécu). La direction d'acteurs est impeccable. Les deux jeunes acteurs, Hanno Koffler et Max Riemelt (un petit air de Matthias Schoenaerts), non contents d'être vraiment très sexy, sont tout à fait convaincants, comme d'ailleurs l'ensemble du casting. Ils nous offrent une très belle interprétation, le duo fonctionne à merveille. Et ce qui ne gâche rien, l'image est très belle.

Un peu déçu par tous les films à thématique gay depuis quelques mois, j'avais quelques craintes quant à ce Free Fall. Elles se sont vite envolées. Voilà un film fait avec beaucoup de tact et de sensibilité qui m'a beaucoup touché. Et qui touchera sans doute forcément plus un public LGBT (dont tous ceux qui se sont cherchés sexuellement dans la douleur) pour qui, je me répète sans doute, la notion de « double peine » n'est pas un vain mot. La vie est dure, elle l'est doublement quand on est « différent ». Homophobie, travail, famille...malgré les avancées récentes, le chemin paraît étrangement plus chaotique... Bon, je m'égare. Free Fall est un très beau film. Une très belle histoire d'amour impossible, sobre, poignante, dure, émouvante. Une très belle surprise.