1967 - 1976. La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.
Voici donc le second film de l'année, et très attendu, sur Yves Saint Laurent. J'avais bien aimé la version de Jalil Lespert sorti en janvier, même si cela restait un peu trop en surface. Cette version de Bertrand Bonnello diffère beaucoup. Plus sombre, plus profonde. Plus lente et plus ennuyeuse aussi. Pendant une heure et demie, j'étais à la limite du sommeil. Puis le personnage sombre de plus en plus dans ses travers, et bien sûr, c'est là que cela devient intéressant. Le film se porte beaucoup plus sur les addictions et le côté obscur du personnage que la première version. Et beaucoup moins sur la relation avec Pierre Bergé. L'ensemble décolle alors et monte en puissance dans une dernière partie emplie d'une belle émotion. La mise en scène est sobre et élégante. Gaspard Ulliel s'en sort bien. On s'habitue beaucoup plus vite à son jeu qu'à celui de Pierre Niney. Mais ce dernier est plus convaincant dans le même rôle à mes yeux. Un très beau casting complète la distribution : Jérémie Renier, Léa Seydoux, Amira Casar, Louis Garrel, Dominique Sansa, Jasmine Trinca, Valeria Bruni-Tedeschi, Valérie Donzelli et un Helmut Berger très émouvant en Saint Laurent vieux. Techniquement, c'est du bon boulot, une certaine ambiance, bien rendue, bien moins clinquant que sur Yves Saint Laurent. Moins académique et plus sombre, Saint Laurent n'est, pour moi, pas meilleur mais différent. Je dirais qu'ils se complètent. Au final un beau film malheureusement plombé par une première partie beaucoup trop longue...