11 Septembre 2012
Fin 2009, La Route, adapté du best seller de Cormac McCarthy, avait marqué les esprits. En tout cas le mien. Il mettait en lumière John Hillcoat, réalisateur australien, jusque là inconnu. Son nouveau film était donc très attendu (malgré les mauvais échos de Cannes où il était en compétition officielle). Et comme souvent la peur d'être déçu rodait dans les parages. Une fois n'est pas coutume, cette peur n'était pas fondée. Des hommes sans loi (Lawless) est une très belle réussite. Et cela sur tous les plans. Comme pour son précédent opus, la mise en scène est la pièce maitresse du film. Elle est à la fois un brin académique, dirons certains, mais elle est très efficace, solide et rythmée et surtout d'une élégance folle. Certaines scènes vraiment très violentes ponctuent l'ensemble de fulgurances qui réveilleraient les dormeurs, si jamais il y en avait bien sûr...Le scénario du rocker Nick Cave (qui a aussi fait la musique), adaptée d'une histoire vraie, est très bien écrit. Le récit nous tient en haleine d'un bout à l'autre, mêlant habillement film de gangster et western. Et, cerise sur le gâteau, le casting est étincelant. En tête d'affiche, on retrouve les deux acteurs du moment qui montent et qui forme un couple terriblement glamour : Jessica Chastain et Tom Hardy. Non content d'être de plus en plus sexy, ce dernier fait preuve une nouvelle fois de belles qualités de jeux (un petit peu plus fin que dans The Dark Knight rises, bien qu'il grogne encore pas mal...). Quand à l’interprète de Take Shelter et La couleur des sentiments, elle est de plus en plus belle, de plus en plus convaincante et confirme à chaque nouveau film tous les espoirs mis en elle depuis l'horrible Tree of life. Même si on aurait aimé que le rôle soit un peu plus épais et un peu moins décoratif. A leurs côtés, que des seconds rôles de pointure : Guy Pearce (qui en fait peut être un peu trop), Shia LaBeouf (qui nous prouve qu'il n'y a pas des Transformers dans la vie), Gary Oldman (mais vraiment vite fait), Dane DeHaan (prometteur anti-héros de Chronicle), Jason Clarke (le troisième frère, un peu sacrifié) ou encore Mia Wasikowska (second personnage féminin encore plus décoratif). Ils sont tous parfaitement dirigés.
Bref, cette histoire (réelle) de trois frères hors-la-loi pendant la prohibition vous fera passer un très bon moment. Un film réussi sur toute la ligne, aussi élégant que prenant. Une bien belle surprise qui confirme tous les espoirs mis en son metteur en scène avec La Route. Après un film d'anticipation et un film de gangster, on a hâte de voir ce que va nous offrir John Hillcoat la prochaine fois...