Juno

L'histoire

Mon avis

Voilà un joli film qui change un peu des teen-movies que nous servent d'habitude les américains. Annoncé comme le nouveau Little miss sunshine, je ne dirais pas cela mais le film vaut quand même le détour. Ce genre de comédies indépendantes décalées trop peu nombreuses sur les écrans séduit toujours malgré les quelques défauts qui peuvent les émailler. Ici les défauts ne manquent pas mais au final ne gâchent pas non plus l'ensemble. C'est un peu long au démarrage et ça laisse présumer du pire, mais non, sans qu'on s'en rende compte le charme commence à opérer et fonctionne bien jusqu'au bout. Le manque de rythme peut aussi ennuyer mais on finit par s'y faire et allié au charme de l'histoire et de son héroïne, s'installe alors un sorte de plaisir assez jubilatoire. Celui-ci est entretenu par surtout deux choses essentielles : les acteurs et les dialogues. Ceux-ci sont dus à une jeune scénariste dont c'est le premier script, une ex-stripteaseuse, qui connait avec ce scénario déjà tous les honneurs et a reçu de nombreux prix. C'est frais, intelligent, drôle sans être hilarant ni potache, un brin nostalgique tout en étant assez optimiste. Et ça fait donc la part belle aux interprètes. A leur tête, le rôle principal est tenu par la jeune Ellen Page découverte dans Hard Candy, un rôle très différent ! Une fois encore elle est étonnante et largement reconnue (nommée aux Golden Globes et aux Oscar). Dans le rôle de l'improbable papa on retrouve Michael Cera l'un des trois trublions de Supergrave, comédie potache sortie l'an passée dont Juno serait plutôt l'anti-thèse. Il est aussi très bien et très attendrissant. On retrouve à leurs côtés une belle brochette de solides seconds rôles avec dans le désordre : Allison Janney la belle-mère (The hours, Hairspray) très drôle, JK Simmons le père compréhensif (Thank you for smoking, Détention secrète), Jennifer Garner en mère adoptive (Alias), Jason Bateman en père presque adoptif (Mi$e à prix, Le royaume) ou encore Olivia Thirlby en meilleure copine (la belle révélation du mauvais Si j'étais toi). Leurs talents à tous, combinés à ce scénario tendre, sensible et drôle font que, malgré un démarrage diesel,  l'émotion monte progressivement jusqu'à la délivrance finale (au propre comme au figuré) où une petite larme est à prévoir. En tout cas moi elle est venue !

Sans doute pas le chef d'oeuvre annoncé, mais un joli petit film donc. Bien écrit, avec une mise en scène correcte, mais on a connu Jason Reitman plus convaincant de ce côté là avec l'excellent Thank you for smoking son premier film et donc joliment interprété. A voir sans aucun doute.

3 nominations aux Golden Globes : meilleur film comédie, meilleure actrice comédie, meilleur scénario

4 nominations aux Oscar : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs actrice, meilleur scénario original (gagnant)