Années 20, dans les Landes. Liéna, 35 ans, hérite à la mort de son mari de ses vastes propriétés au cœur d’une forêt industrielle et de son drôle de rêve : l’électricité partout sur ses terres. Elle veut à tout prix faire de ce rêve électrique une réalité. Sauf que personne n’en veut, ni son milieu, ni les syndicats. Alors elle se bat, s’entête… mais comprend qu’il existe d’autres batailles à livrer... Quand le destin d’une femme libre rencontre le destin d’un pays...
Dans le désert cinématographique français de cet été, Landes fait figure de petite bouffée d'oxygène. Après avoir vu la bande-annonce, on se doute que ce premier long métrage de fiction de François-Xavier Vives sera quelque peu académique. Il l'est donc, mais l'ensemble est bien fait et l'on passe un très bon moment. On lui reprochera juste quelques longueurs, un léger manque de souffle épique pour une histoire romanesque de ce genre et une émotion qui met quelques temps à arriver, le tout bien excusable. A côté de cela, on sent que le metteur en scène aime la région (dont il est originaire), il la filme de façon splendide. On sent aussi que l'histoire de l’héroïne (librement inspirée de son histoire familiale) et celle de la région (belle documentation sur la vie dans les exploitations de l'époque) lui tiennent à cœur. Sa mise en scène, bien que très classique, est d'une belle élégance et sa direction d'acteurs très convaincante. Marie Gillain, après Toutes nos envies, est une nouvelle fois parfaite. Elle est bien secondée par un Jalil Lespert qui se fait rare comme acteur, mise en scène oblige, et une Miou-Miou toujours impeccable. A noter la dernière apparition de la grande Tsilla «Tatie Danielle» Chelton décédée juste après le tournage. On passera donc sur les petits défauts du premier essai et on appréciera Landes comme un joli film. S'il ne nous laissera pas un souvenir impérissable, il nous fera déjà passer un bon moment devant des belles images sur une belle musique, un décor naturel magnifique, un portrait de femme touchant et de bons acteurs. C'est bien mieux que rien et ce n'est pas donné à tout le monde...