Les Amants passagers

Après le très remarqué et remarquable La piel que habito en 2011, on se demandait bien ce qu'allait nous concocter Pedro Almodovar pour son nouveau film. Après avoir vu la bande-annonce, on a tout de suite compris qu'il allait revenir vers quelque chose de bien plus léger. Peut être dans la veine de Femmes au bord de la crise de nerf et de ses films délirants des années 80/90. Je ne dirai pas que j'ai été déçu mais il est vrai que je m'attendais à un peu plus de délire et de folie. Ces Amants passagers resteront comme une petite parenthèse mineure, certes très sympathique, dans la filmographie du réalisateur. Même si on atteint pas des sommets de plaisir, on passe un très bon moment. C'est très léger, très pop, très kitch, très gay. C'est parfois un peu brouillon, un peu bancal mais les dialogues sont bien pimentés comme il faut, quelques scènes très savoureuses et d'autres inutiles (surtout l'aparté en dehors l'avion qui ne sert à rien, le personnage est ensuite totalement abandonné). Le casting est haut en couleur. L'équipe des trois stewards est assez savoureuse. Ils sont complètement folles. Les trois acteurs sont formidables, Javier Camara, Raul Arevalo et Carlos Areces (le clown de Balada triste) se lâchent bien. On retrouve aussi Cecilia Roth (Tout sur ma mère), Antonio de la Torre (l'autre clown de Balada triste), Lola Duenas (Yo Tambien, Les femmes du 6è étage), une petite participation de Penelope Cruz et Antonio Banderas (qui jouent ensemble pour la première fois) et un casting masculin aussi convaincant que séduisant (sacré Pedro !). On sent donc que le réalisateur c'est fait plaisir, et cela nous fait tout de même plaisir. Il ne nous offre pas un grand film mais une comédie bien sympathique, un brin loufoque, attachante et drôle devant laquelle on ne s'ennuie pas et on passe même un moment très agréable (même si on aurait aimé un peu plus de folie et de délire). C'est déjà pas mal, et bien plus que ce que nous donnent les comédies françaises actuelles...