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Le Ciné de Fred

Violette

Violette : Affiche

 

Violette Leduc, née bâtarde au début du siècle dernier, rencontre Simone de Beauvoir dans les années d’après-guerre à St-Germain-des-Prés. Commence une relation intense entre les deux femmes qui va durer toute leur vie, relation basée sur la quête de la liberté par l’écriture pour Violette et la conviction pour Simone d’avoir entre les mains le destin d’un écrivain hors norme

 

Après la vision de la bande-annonce, j’étais un peu sceptique. Tout cela avait l’air terriblement académique. Mais deux ou trois éléments ont fait basculer ma décision d’y aller finalement. Martin Provost d’abord, heureux réalisateur de Séraphine et Où va la nuit, un casting quatre étoiles et enfin une très bonne rumeur. Certes, l’ensemble est donc très classique mais vu le thème on pouvait difficilement faire plus rock’n roll. On retrouve la patte du metteur en scène et sa belle écriture (et celle de ses co-scénaristes) pour décrire des destins de femmes hors du commun. Les premières minutes m’ont laissé un peu dubitatif. Les scènes avec Olivier Py m’ont un peu énervé et j’ai craint le pire pour la suite. Mais dès que Violette monte à Paris, le film décolle vraiment et on s’attache alors à cette femme solitaire et amoureuse en quête de reconnaissance autant personnelle que professionnelle. La mise en scène de Provost est rigoureuse mais agréable. La reconstitution du Paris d’après-guerre est très réussie. Visuellement le film est magnifique. Chaque objet, chaque costume, chaque coiffure, étudiés et placés avec soin, sur une photographie splendide (même équipe technique que pour Séraphine). L’interprétation est donc tout autant de premier ordre. Si dire qu’Emmanuelle Devos est formidable est un pléonasme, on peut en dire autant de Sandrine Kiberlain qui campe une Simone de Beauvoir très convaincante. Outre Olivier Py déjà cité, on retrouve des solides seconds rôles comme Olivier Gourmet, Catherine Hiegel, Jacques Bonnaffé, Nathalie Richard ou le beau Stanley Weber (fils de…), tous formidables, un vrai plaisir d’acteurs.

On est donc touché par ce portrait, ce destin de femme, en avance sur son époque, écrivant sur ce que personne n’avait jamais écrit, donc incomprise, mais qui ne baissera jamais les bras. Une belle réflexion sur la difficulté d’être homosexuel(le) dans une société qui n’acceptait pas grand-chose (et c’est malheureusement toujours d’actualité malgré les avancées…). Emouvant, prenant, parfois drôle, mélancolique et triste mais jamais pesant, Violette est un très beau film. Il confirme tout le talent de Martin Provost, formidable « portraitiste de femmes » au cinéma. Un délicieux, beau et bouleversant moment…

Violette
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