16 Septembre 2012
Voici déjà le quatrième beau film que le Québec nous envoie cette année. Après Café de Flore, Starbuck et Laurence Anyways, Monsieur Lazhar arrive avec dans son escarcelle une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger en février dernier (et couverts de prix aux oscars canadiens et québécois). De Philippe Falardeau on connaissait surtout Congorama, un très joli film sorti début 2007. Son nouveau long métrage, bien que très différent, est tout autant rempli de tendresse et de poésie. La tendresse pour ses élèves d'un maître d'école « à l'ancienne », aux méthodes anachroniques et un peu désuètes dans le Montréal d'aujourd'hui. Le scénario est d'une belle profondeur, brassant plusieurs thèmes. Du déracinement d'un adulte débarquant dans un pays aux us et coutumes forcement différents, à l'intégration et à la découverte de la mort par des jeunes enfants et à l'éducation. Le tout est fait avec un tact et une sensibilité rares. Deux mondes qui se rencontrent, se télescopent, pour nous donner une très belle histoire qui nous voit sortir de la salle en larmes. D'un bout à l'autre, le metteur en scène arrive à nous tenir en haleine sans aucun pathos, ni facilités. C'est une émotion pure et simple qui nous assaille. A mille lieux de ce que peuvent nous vendre d'ordinaire les américains par exemple. Pour incarner cet enseignant algérien, Fellag s'avère être l’interprète idéal. Il est absolument parfait en Monsieur Lazhar, bien sûr très maladroit, mais qui, associé à une si belle humanité, que le personnage ne peut que nous être éminemment sympathique et attachant. Tout le reste du casting est au diapason. Les deux jeunes enfants sont formidable et très justes. Tout comme Danielle Proulx (la mère dans C.R.A.Z.Y.) en directrice d'école ou Brigitte Poupart en collègue amoureuse.
Monsieur Lazhar est donc de ces films intelligents et délicats qui nous font sentir bien. Aussi rempli de poésie et d'humour que de gravité et de pudeur, il nous touche au cœur. On en sort à la fois bouleversé et heureux.