Mélanie passe ses vacances d’été dans un centre d’amaigrissement très strict. Entre les activités sportives, les conseils nutritionnels, les batailles d’oreillers et les premières cigarettes, elle tombe sous le charme du directeur du centre, un médecin de 40 ans son aîné...
Après Amour et Foi voici donc Espoir, le dernier volet de la trilogie Paradis de Ulrich Seidl. Plus court, moins dérangeant, ce dernier opus clôt la série avec beaucoup plus de légèreté. Le propos y est beaucoup moins malsain que dans les deux autres films. Même si la relation entre Mélanie (fille de Teresa de Amour et nièce de Anna Maria de Foi) et le médecin du centre est quelque peu trouble. J'ai trouvé Seidl très agaçant sur le scénario et le montage : il coupe les scènes quand cela devient vraiment intéressant et nous laisse, frustré, nous dépatouiller avec ce qui a bien pu se passer ensuite...L'actrice principale est une fois de plus formidable, la jeune Melanie Lenz est très émouvante entre son surpoids et son amour pour le docteur. La mise en scène de Seidl est toujours aussi virtuose, même si, sujet oblige, sans doute moins marquante. Une intrigue et un film finalement beaucoup plus convenu que les deux premières parties. Même si les questions, les affres de l'adolescence et les émois d'un premier amour sont finement évoqués. Le réalisateur s'est peut être juste offert une petit bouffée d'air frais après les mises en apnée qu'ont été Amour et Foi. Il devait à l'origine ne sortir qu'un seul et même film de cinq heures réunissant les trois histoires. Vu la dureté du propos, cela aurait été intéressant de voir pour quelle construction il aurait opté mais cela n'aurait peut être pas été très digeste (je garde toujours un souvenir particulier des 4h26mns de projection des Mystères de Lisbonne). Au final, on assiste là à une expérience cinématographique puissante et qui sort vraiment de l'ordinaire. Ma préférence pour les films va pour l'ordre de sortie : Amour est le plus fort et dérangeant, Foi met mal à l'aise à un degré moindre et Espoir reste plutôt anecdotique. Ulrich Seidl est en tout cas un metteur en scène à suivre. On va attendre beaucoup de lui, voyons maintenant comment il va se relever de tout cela...