3 Mars 2009
Voilà sans doute l'un des plus beau film de l'année, en tout cas l'un des meilleurs anglais. L'histoire déchirante d'une impossible rédemption vite transformée en une nouvelle descente aux enfers. Le scénario nous fait souvent balancer entre l'horreur et l'espoir mais, contre toute attente, on s'attache bien vite au personnage. On arrive parfaitement à croire à ses bonnes intentions, et on espère que tous les efforts déployés porteront leur fruit. Toute la problématique de la réinsertion est parfaitement décrite, toutes les rancunes et ressentiments des autres aussi. Un enfant meurtrier d'un autre enfant restera toujours un monstre aux yeux de la société, quoi qu'il fasse. Écrit de façon très réaliste, ça souffle le chaud et le froid en permanence. Sorte de mélange de Ken Loach et des frères Dardenne, on voit une fois de plus le savoir faire des jeunes cinéastes britanniques d'aujourd'hui. Le casting est tout simplement parfait. Le jeune Andrew Garfield (Lions et agneaux, Deux soeurs pour un roi) est juste excellent, une vraie révélation. A ses côtés le non moins formidable Peter Mullan (My name is Joe, The magdalene Sisters...) est une nouvelle fois juste et convaincant. A l'instar de sa direction d'acteurs, la mise en scène de John Crowley ne souffre d'aucun défaut, elle est totalement maîtrisée. A la sortie on reste groggy et on est pris aux tripes, avec plus de questions dans la tête que de réponses. Car on vient de voir un film bouleversant, émouvant, dérangeant, troublant, impressionnant. Quelque chose qui se veut d'un espoir fou, mais est, au final, tout aussi tragique. Un moment à la fois dur et profond, sensible et plein d'humanité, mais qui ne nous fera pas encore comprendre l'âme humaine, ni se réconcilier avec...Un choc.