Ted

Sur le papier, à lire le résumé du film, on se dit qu'on va encore assister à une énième daube moralisatrice pour nains à la sauce hollywoodienne. Mais on lit aussi : « Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs». Cela pique donc la curiosité, et quand, en plus, le bouche à oreille en provenance des avant-premières est excellent, on s'attend à un bon moment. Et c'est le cas. Ted est sans doute la comédie US de l'année. Aussi irrévérencieuse que politiquement incorrecte, ce premier film de Seth McFarlane est juste hilarant. Ca commence comme un conte pour enfants, qui juste avant le générique, débite quelques saloperies bien tournés. Le ton est donné. On sait à ce moment là qu'on va bien se poiler. Plus le film avance, plus les répliques sont cinglantes et bien envoyées. Tout comme la plupart des situations (certes souvent scabreuses), vraiment très drôles. La mise en scène de McFarlane (aussi scénariste, producteur et voix de l'ours) est bien rythmée malgré quelques baisses de régime inoffensives. On oublie bien vite le côté fantastique et le fait que l'ours en peluche soit vivant et donc l'invraisemblance de la situation. Ce film de potes, mêlé de comédie romantique, fonctionne très bien, avec une jolie métaphore sur la peur de grandir, de s'assumer et de s'engager dans une vraie vie de couple. Le casting est convaincant, de Mark Walhberg et Mila Kunis à Giovanni Ribisi et Ryan Reynolds (dans un rôle muet mais ô combien séduisant...) ou Nora Jones et Tom Skerritt dans leurs propres rôles.

Avec un humour ravageur, aussi cynique que caustique (et potache bien sûr, qui n'est pas sans rappeler Judd Apatow), Ted est une comédie délirante, bien faite et bien écrite qui fait hurler de rire mais n'est pas dénuer d'émotion pour autant. Sans doute à ce jour (avec Moi, député) la meilleure comédie de l'année.