21 Décembre 2017
J'attendais beaucoup de ce film. Je suis arrivé devant complètement vierge, n’en ayant rien lu, ni vu la bande-annonce. Il faut dire que la promotion a été très discrète, voir inexistante. D’entrée j’ai été conquis. Par la mise en scène d’abord. Simple, discrète, épurée. Par la photo, magnifique. Par l’interprétation, impeccable de bout en bout. Par les personnages, auxquels je me suis attaché (identifié) immédiatement. Et enfin et surtout, par l’ambiance et l'histoire. Un scénario, très loin des clichés et du pathos, aussi social que romanesque, aussi âpre que touchant, et aux dialogues minimalistes (il y en a presque trop). Et même si l’on devine (et surtout espère) le dénouement, rien n’est jamais vraiment gagné, et le devenir de ce jeune couple reste un mystère jusqu’à la dernière minute. Seule la terre (God’s Own Country en V.O.), est une vraie merveille de tact, de sensibilité et d’humanité. On pense un peu à l’américain Brokeback Mountain, beaucoup au basque Ander, tout autant qu’au britannique Les Hauts de Hurlevent.
Pour son premier film, le réalisateur Francis Lee nous offre donc là une première œuvre totalement maîtrisée. Une histoire d’amour émouvante et bouleversante, aussi belle qu’impossible, aussi rugueuse que contemplative. Le plus beau film anglais de l’année, et l’un des plus beaux films tout court de 2017. Magnifique.