Frances Ha

Après avoir beaucoup aimé Les Berkman se séparent et pas du tout Greenberg, je n'avais pas trop envie de voir ce nouveau film de Noah Baumbach. Pour tout dire, j'étais parti pour voir Les reines du ring mais j'ai rencontré un ami cinéphile qui a eu un argument imparable : « Ne va pas voir cette merde, viens avec moi voir Frances Ha ! » Je le remercie humblement car sans lui je serai sans doute passé à côté d'un des films les plus réjouissants du moment. Pourtant cela commence assez mal. Noir et blanc, New York, du bavardage incessant et insignifiant : du Woody Allen (à qui on pense quand même beaucoup, sans compter les références à Truffaut et à Carax) revue à une mauvaise sauce indé années 2000. Et puis, subrepticement, le charme commence à faire effet. Frances est un peu larguée et un brin loufoque, mais elle nous devient assez vite très sympathique et on s'attache à elle sans s'en apercevoir. Le metteur en scène et son actrice, Greta Gerwig (formidable, comme tous les autres acteurs), tous deux co-scénaristes, ont su magnifiquement capté un je-ne-sais-quoi dans l'air du temps. Un savoureux mélange de légèreté et de gravité, de coups durs et d'espoir, de mélancolie et d'humour. Frances pourrait nous paraître pathétique, voir ridicule par moments mais le tout est fait avec une subtilité et une tendresse telle qu'il n'en ai rien. Certes, on ne comprend pas toujours très bien ses réactions mais on comprend ses rêves. Le noir et blanc donne une ambiance particulière finalement très chaleureuse. La mise en scène est simple, le scénario et les dialogues finement écrits. On suit et on aime Frances malgré ses défauts et ses gaffes, et on aurait bien aimé passer un peu plus de temps avec elle...Voilà donc une comédie épatante et pleine de charme, aussi rafraichissante qu'enthousiasmante. Une très jolie surprise...