7 Octobre 2011
Depuis My left foot en 1989 je n’ai jamais raté un film de Jim Sheridan. S’il n’a jamais fait aussi fort que ce film qui a valut son premier Oscar à Daniel Day Lewis et un autre à Brenda Fricker. Peut être avec Au nom du père aussi. Il poursuit depuis une honnête carrière à Hollywood avec des films dont il n’a pas à rougir. Il s’essaie cette fois-ci au thriller fantastique. Malheureusement la réussite n’est pas au rendez-vous. Rien ne fonctionne vraiment dans Dream House. Le scénario ne réserve aucune surprise pour le genre. On devine presque tout instantanément. Les ficelles sont bien trop grosses et appuyées. Le premier twist arrive bien trop tôt alors que l’ambiance commence à peine à s’installer. On sent arriver le coup de théâtre final, cousu de fil blanc avec ses gros sabots, et on y reste totalement indifférent. La mise en scène s’en ressent et l’histoire est filmée de manière bien trop académique et sans saveur aucune. Sheridan a hérité du projet en seconde main après le refus du metteur en scène pressenti, on a vraiment l’impression qu’il a juste cachetonné. Il s’est brouillé avec le studio et la sortie du film aux USA a été assez mouvementée. Le casting était très alléchant. Malheureusement les acteurs assurent le minimum syndical, mais difficile de faire mieux quand le bateau coule…Daniel Craig et Rachel Weisz auraient refusé de faire la promotion du film qu’ils jugeaient mauvais. Naomi Watts est juste quelconque mais son rôle est vraiment très léger. Comme les autres, le génial Elias Koteas se demande, avec nous, ce qu’il fait là. Bref tout est raté. Comme on aime bien tout le monde, on serait presque indulgent en disant que ce n’est qu’un accident de parcours…Mais on a déjà vu tout cela tellement de fois ailleurs et tellement mieux. Sur un thème sensiblement identique mieux vaut revoir Shutter Island de Scorsese. Celui-là est un vrai chef d’œuvre…
Jim Sheridan Filmo Sélective