Passion

Brian de Palma nous avait laissés sur deux bonnes impressions. Le Dahlia noir et Redacted ne manquaient pas d'intérêt. Comme toujours, la question de la pertinence des remakes se posent encore de nouveau ici. On a du mal à comprendre l'utilité de son nouveau film, copié-collé du dernier film de Alain Corneau, déjà lui-même passablement raté. Certes l'histoire, et notamment la fin, a été changée mais cela n'arrange rien à l'affaire. De Palma se vautre lamentablement en recyclant tous les tics et clichés de sa filmographie en s'auto-parodiant à outrance. La mise en scène est plate, le scénario d'un ennui sans nom. Aucun suspens, aucune fièvre, aucune passion (elle n'est que dans le titre). Ce n'est ni sulfureux, ni érotique, ni sensuel, ni tordu, ni vénéneux comme cela aurait du être. L'image est moche (pourtant c'est le directeur photo d'Almodovar, tout le monde peut se tromper...), la musique est horrible. Les actrices font ce qu'elles peuvent mais elles sont tellement mal dirigées qu'on en a mal pour elles. C'est surjoué et personne n'a l'air d'y croire une seule minute. Rachel McAdams en fait des tonnes, Noomi Rapace force trop. Seule Karoline Herfurth (Le Parfum, The reader) s'en sort à peu près (le rôle était masculin dans l'original). De Palma est venu en Europe (le film est franco-allemand) pour avoir «plus de liberté» et il n'en profite pas du tout...Passion n'est qu'un mauvais thriller des années 80 qui a très mal vieilli et qui se prend pour du Hitchcock. Ce n'est pas raté, c'est grotesque...