Paperboy

Voilà encore un film annoncé comme sulfureux qui ne tient pas ses promesses. Après le drame social Precious (2010), son dernier long métrage bien plus réussi, Lee Daniels s'essaie au polar moite et (soi-disant) subversif. Franchement Ted, et son histoire d'ours en peluche vivant, l'est bien plus. Si une certaine moiteur se dégage bien de l'ensemble, c'est surtout l'occasion pour le réalisateur de mettre Zach Efron en slip tout le long du film, et le faire danser sous la pluie histoire que cela lui colle bien aux fesses pour émoustiller un peu tout le monde. Idem pour Matthew McConaughey encore une fois le derrière à l'air (mais il est encore un fois très bien après Magic Mike et Killer Joe, une carrière qui décolle enfin un peu). Ajoutée à cela une Nicole Kidman (à part casser son image, ce qu'elle ne fait pas vraiment) en pétasse nympho qui se caresse l'entre-jambe, simule une fellation et pisse sur Efron, ou une séance sado-maso gay qui finit mal, et vous aurez la subversion qui a scandalisé Cannes cette année. Franchement pas de quoi fouetter un chat. On s'ennuie ferme pendant tout le film, ça ne décolle jamais, c'est lent et long, on se désintéresse de l'histoire et les personnages ne sont pas attachants. La mise en scène est tout aussi molle et en effets de style, et n'en finit pas de s'attarder sur le physique avantageux des acteurs (ce qui n'est pas désagréable pour être honnête...). Ceux-ci s'en sortent malgré tout plutôt bien. Avec aussi Macy Gray, la chanteuse, et sa voix si particulière dans le rôle de la narratrice, et un John Cusack très convaincant en méchant de service. La direction d'acteurs de Daniels est donc la seule chose positive à sauver de ce film. Si vous voulez voir un défilé de beaux acteurs(trices) à l'écran, vous pouvez éventuellement voir Paperboy, autrement il est tout à fait dispensable, juste racoleur, et pour le trash et la perversité on repassera...