16 Mars 2016
Après un chef d'oeuvre et une belle réussite, John Hillcoat change une nouvelle fois de style et d'époque. Flics ripoux et mafia russo-israélienne, dans un Atlanta gangréné par la violence et la corruption, au menu de son nouveau film. Sur le fond rien de bien nouveau, une classique histoire de braquage qui ne tourne pas comme prévu. Sur la forme, Hillcoat manie toujours aussi bien la caméra. Sa mise en scène est précise, solide, carrée. Ça commence très fort, pour se calmer un peu par la suite, mais pour mieux repartir vers un suspens montant crescendo, tournant presque au polar crépusculaire. Il manque une ou deux petites choses pour y arriver. Un ou deux temps morts à éviter, un peu plus d'émotion, un petit temps d'adaptation au début pour situer tous les personnages. Par contre, comme toujours chez le réalisateur australien, très belle direction d'acteurs. Casey Affleck, Chiwetel Ejiofor, Woody Harrelson, Anthony Mackie et Aaron Paul sont impeccables. Tandis que la toujours excellente Kate Winslet campe une redoutable patronne de la mafia de façon aussi étonnante que naturelle. Un contre-emploi quasi jubilatoire. S'il manque donc un petit quelque chose pour faire un très grand polar, Triple 9 est malgré tout réussi et nous fait passer un bon moment, sombre, violent, haletant. En un mot : efficace.