16 Mars 2017
L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle, colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…
Auteur de quatre chef d’oeuvre sur cinq, dont le plus beau mélo (Two lovers, mon film préféré de 2008) et le plus beau polar (La nuit nous appartient) des trente dernières années (seul The immigrant est légèrement raté), James Gray nous revient avec un grand film d’aventure. Changement de style pour le réalisateur qui, pour la première fois, ne retrouve pas son acteur fétiche Joaquin Phoenix et ne tourne pas à New York. De Londres à la forêt amazonienne, il nous retrace l'histoire vraie de Percy Fawcett (qui aurait inspiré le personnage d’Indiana Jones) explorateur britannique du début du XXè siècle. D’entrée, je me suis laissé prendre par l’histoire et j’ai adhéré totalement. Pourtant, le rythme est plutôt lent et les péripéties dans la jungle n’occupe qu’une partie du film. Mais une mise en scène somptueuse et un scénario parfaitement écrit nous offrent un portrait aussi intéressant que passionnant de cet homme qui fera tout pour aller au bout de son obsession. L’atmosphère est particulière, entre exaltation et mélancolie, passant de la rigide Angleterre post-victorienne et aux tranchées de la Somme à la moiteur de la jungle sud-américaine ( le plus dangereux des trois n’étant pas forcément celui que l’on croit). Le tout a l’air très classique mais j’ai eu l’impression d’être devant un pur moment de cinéma aussi subtil que grandiose. Techniquement, c’est formidable, avec surtout la superbe photo de Darius Khondji. Sans surprise, l’interprétation est à la hauteur. Charlie Hunnam est impeccable et parfaitement secondé par, entre autres, Robert Pattinson et Sienna Miller. Aventures, émotion, Histoire, amour, amitié, famille, filiation. Finalement, tous les thèmes de prédilection de James Gray sont là. Il redonne donc de nouvelles lettres de noblesse au film d’aventure. The lost city of Z est aussi réussi sur la forme que sur le fond et c’est par conséquent un pur moment de plaisir.