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Le Ciné de Fred

Nebraska

Nebraska

Nebraska Poster

 

Un vieil homme, persuadé qu’il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, cherche à rejoindre le Nebraska pour y recevoir son gain, à pied puisqu'il ne peut plus conduire. Un de ses deux fils se décide finalement à emmener son père en voiture chercher ce chèque auquel personne ne croit. Pendant le voyage, le vieillard se blesse et l’équipée fait une étape forcée dans une petite ville perdue du Nebraska qui s'avère être le lieu où le père a grandit. C'est ici que tout dérape...

 

Après le très beau The descendants (2012), succès critique et public, revoilà Alexandre Payne. Son Nebraska arrive couvert de prix dans les festivals et avec six nominations aux prochains Oscar. Le réalisateur américain s'est fait un spécialiste des films intimistes, drames familiaux, aussi mélancoliques que nostalgiques. Celui-ci ne déroge pas à la règle. D'entrée un climat particulier s'installe. Le rythme est lent, les personnages pas spécialement sympathiques. On se pose la question sur le bien fondé du noir et blanc et sur le casting. Mais on oublie très vite tout cela et sans que l'on s'en aperçoive, une jolie émotion teintée de mélancolie prend le pas et montera crescendo jusqu’au dénouement. Le film prend alors des allures de road movie humain et plein de tact magnifiant les retrouvailles, et plus sûrement la vraie rencontre entre un père et son fils. On suit ces retrouvailles (ou règlements de compte) familiales (mais aussi amicales) avec un certain plaisir jubilatoire, mêlant un humour décapant et une grande sensibilité. Une mise en scène délicate et un scénario (aux dialogues savoureux) finement écrit nous plongent donc avec bonheur dans l'Amérique profonde meurtrie par la crise. Les acteurs sont bien sûr formidables. Même s'il est très touchant, on se demande quand même comment Bruce Dern a pu obtenir le prix d'interprétation masculine à Cannes cette année devant l'incroyable prestation de Michael Douglas (Ma vie avec Liberace). Il est nommé aux Oscar tout comme June Squibb, hilarante, qui joue sa femme (second rôle féminin).

Aussi réussi sur le fond que sur la forme, Nebraska est donc une bien jolie surprise. Alexandre Payne, en posant un regard aussi dur que tendre et nostalgique sur ces personnages, trouve là son meilleur film. Il nous offre une des plus jolie chronique sur la relation père/fils et les racines familiales que l'on ait vu depuis longtemps. Une petite pépite douce amère qui nous fait passer un délicieux moment tout en nous faisant réflechir à notre propre histoire. Un gros coup de cœur.

 

Sortie le 2 avril 2014

6 nominations aux Oscar 2014 : meilleur film, réalisateur, scénario original, acteur, actrice dans un second rôle, photo

Nebraska
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C
Moi aussi, bien aimé, séduit par ce road movie, par son esthétique (Papamichael fait décidément du beau boulot). J'ai aimé la tendresse et l'humour, voire la grande drôlerie de certaines scènes (le dentier, le compresseur)... Des personnages souvent haut en couleur, une image de l'Amérique peu vue... Bref, beau film
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D
Bonsoir ffred, je viens de voir ce film: vraiment bien avec des acteurs (mention spéciale à June Squibb) sensationnelle. Bonne soirée.
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N
C'est vrai, une belle surprise (je n'avais que très moyennement aimé The Descendants). Par contre, tu insistes sur la relation père-fils et combien elle est travaillée. Moi, je ne l'ai pas senti comme ça. J'ai vu ça comme un retour au sources du père assez égoïste.
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F
Tu as raison oui...sans doute un peu des deux...