Dans la cour

Après s'être égaré dans la comédie romantique à l'américaine (Hors de prix, De vrais mensonges), Pierre Salvadori nous revient enfin ! Plus proche de ses premiers films, Dans la cour tire d'ailleurs beaucoup plus vers la comédie dramatique et même vers le drame. Tout ici est fait avec intelligence, délicatesse et une infinie tendresse. Mise en scène et scénario vont de paire pour nous offrir des personnages attachants, finement dessinés, aussi drôles qu'émouvants, présentés avec une certaine bienveillance et surtout sans aucun jugement. L'humour, présent en permanence, vient contrecarrer un sentiment de mélancolie et de tristesse (voir même de dépression) très présent, comme un souffle salvateur. On ne peut que se délecter des dialogues. Les acteurs y sont tous formidables. Catherine Deneuve n'a décidément jamais été aussi bonne que depuis qu'elle assume son âge et joue les retraitées. Elle est ici vraiment formidable (le rôle a été écrit pour elle). Pour la première fois en tête d'affiche au cinéma, Gustave Kervern est également parfait pour le rôle. Il a vraiment la tête de l'emploi. Un rôle particulièrement touchant où il est plus que convaincant. A leurs côtés sont présents les excellents seconds rôles Féodor Atkine, Pio Marmai et la grande Michèle Moretti.

Voilà donc une comédie douce amère (et dramatique) tout à fait réussie. L'une des plus belles vues depuis longtemps. Elle nous sert le cœur autant qu'elle nous met en joie, telle une espèce d'espoir un peu sombre. Comme dans le film, la vie nous réserve parfois de jolies rencontres inattendues, le cinéma français nous réserve aussi parfois (trop rarement il est vrai) de belles surprises inattendues. Dans la cour en est une excellente. Cette rencontre de deux solitudes que tout oppose, m'a personnellement bouleversé. Le premier véritable coup de cœur français de cette année...