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Le Ciné de Fred

Le procès de Viviane Amsalem

Le procès de Viviane Amsalem

 

Viviane Amsalem demande le divorce depuis trois ans, et son mari, Elisha, le lui refuse. Or en Israël, seuls les Rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution, qui n'est elle-même possible qu’avec le plein consentement du mari. Sa froide obstination, la détermination de Viviane de lutter pour sa liberté, et le rôle ambigu des juges dessinent les contours d’une procédure où le tragique le dispute à l'absurde, où l'on juge de tout, sauf de la requête initiale.

 

Le procès de Viviane Amsalem : Photo Menashe Noy, Ronit Elkabetz, Sasson Gabai

 

Troisième film derrière la caméra pour l'autre grande dame du cinéma israélien (et mondial). Comme Hiam Abbass, Ronit Elkabetz tourne régulièrement en France (Tête de turc, Les mains libres...) et comme elle, c'est une formidable actrice. Une fois de plus, elle est prodigieuse et tient tout le film sur ses épaules. Le procès de Viviane Amsalem clôt la trilogie commencée avec Prendre femme (2005) et Les sept jours (2008), dont le personnage féminin à chaque fois en quête de liberté s'appelle Viviane. Une fois de plus elle co-écrit et co-réalise aux côtés de son frère Shlomi et c'est une réussite totale. Leur mise en scène est épurée, tendue, fine, précise, nous emprisonnant dans un scénario terrible, fait uniquement de dialogues, dans un huis clos étouffant et poignant, au plus près des visages et des personnages. Mais pas une minute on ne s'ennuie. De retournements de situation en coups de théâtre, on est là devant un vrai thriller, un vrai suspens aussi juridique et religieux que familial. L'interprétation est donc sans faille. Simon Abkarian et Sasson Gabai sont eux aussi parfaits, ainsi que tous les seconds rôles, des juges aux témoins.

Un film glaçant et éprouvant, un constat pas vraiment rose de la société israélienne moderne et l'impression d'être là devant le procès fait à toutes les femmes par tous les hommes. C'est absurde voir ubuesque, parfois drôle, fort, prenant, saisissant et intolérable. Un vrai coup de cœur pour une très belle surprise. Captivant et passionnant.

 

Le procès de Viviane Amsalem
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A
Un film qui frappe fort et dont on ressort abasourdie et secouée ; il faut se pincer pour penser que tout cela se passe dans un pays dit démocratique.
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