4 Août 2020
J'avais adoré les deux précédents films du metteur en scène (Que Dios nos pardone et El reino). Une certaine attente pour celui-là donc. Je n'ai pas été déçu. Il reprend ici l'idée d'un de ses propres court-métrages pour en faire un long (tourné presque entièrement en français). Après un thriller policier et un autre politique, il s'essaie au drame familial beaucoup plus intimiste. Même si la première partie de Madre, angoissante à souhait, nous scotche littéralement. Le tout devient plus calme par la suite, mais reste mystérieux et intriguant. Avec un côté très ambigu qui peut mettre mal à l'aise. L'écriture est toujours aussi nette et précise, la mise en scène toujours aussi solide et rigoureuse et la direction d'acteurs toujours excellente. Marta Nieto (inconnue pour moi, prix d'interprétation à Venise 2019 en section Orizzonte pour ce rôle), est très convaincante, tout comme le jeune acteur français Jules Porier. Avec également les toujours impeccables Alex Brendemühl, Anne Consigny et Frédéric Pierrot. Pour couronner le tout, les images sont sublimes. Au final, un très beau film sur le deuil et la perte d'un enfant, aussi tragique que lumineux, aussi sombre que sensible. On en ressort troublé et ému. Et une nouvelle magnifique réussite, intense et bouleversante, pour le réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen.