Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais.
Depuis le magnifique Amore, j’attends les films de Luca Guadagnino avec une certaine impatience. Après un A bigger splash très décrié mais pour moi très intéressant, ce Call me by your name était dans mes grandes attentes de l’année (qui me déçoivent souvent...). Pour le troisième et dernier volet de sa trilogie sur le désir, le réalisateur italien nous enchante littéralement. Peu de choses à dire, ce film n’a pas de défauts. Tout est parfait. La mise en scène discrète, légère, solide, alliée à un scénario délicat (adapté d’un roman d’André Aciman par le vétéran James Ivory) nous présente avec une bienveillance de tous les instants des personnages que l’on aime d’entrée et qui ne sont jamais jugés. Premier amour, désir, passion, découvert de la (l‘homo)sexualité, fin de l’enfance et passage à l’âge adulte, le tout sur des images superbes et une bande-son formidable qui nous replongent dans les années 80 de notre adolescence (pour moi et pour beaucoup) avec un pur bonheur. Et ce qui ne gâche rien, le tout est aussi très drôle. La direction d’acteurs suit le mouvement. Timothée Chalamet est une vraie et belle révélation. Nommé à l’Oscar du meilleur acteur à la prochaine cérémonie, il est aussi à l’affiche cette semaine du très attendu Lady Bird. Armie Hammer trouve là sans doute son meilleur rôle. Michael Stuhlbarg (le père) est vraiment très bien, mais c’est surtout la tirade qu’il nous sort à la fin du film qui restera. Avec aussi les françaises Amira Casar (la mère) et Esther Garrel. En résumé, Call me by your name est un film aussi lumineux que touchant, émouvant, déchirant, sensuel, sensible, intelligent. 2H11 qui passent avec grâce comme un rêve, un songe, une caresse et qui demeure longtemps, longtemps dans la mémoire après la projection. Une subtile et magnifique histoire d’amour qui restera sans doute pour moi le plus beau film de l’année. Une merveille pour un chef d’œuvre.