23 Mai 2018
Toby, un jeune réalisateur de pub cynique et désabusé, se retrouve pris au piège des folles illusions d’un vieux cordonnier espagnol convaincu d’être Don Quichotte. Embarqué dans une folle aventure de plus en plus surréaliste, Toby se retrouve confronté aux conséquences tragiques d’un film qu’il a réalisé au temps de sa jeunesse idéaliste...
En projet depuis 1990, après un alléchant début de tournage au début des années 2000, et après plusieurs autres versions avortées, Terry Gilliam réalise enfin son rêve et sort son film maudit. Le très intéressant casting d’origine (Jean Rochefort, à qui le film est dédié -avec Johnt Hurt, autre pressenti pour le rôle-, Johnny Depp, Vanessa Paradis) est remplacé aujourd'hui par le trio Jonathan Pryce, Adam Driver et Joana Ribeiro. S’ils sont très biens, on regrette malgré tout que le film avec les trois premiers nommés n’ai pas vu le jour. A leur côté, une belle distribution internationale, de l’ukrainienne Olga Kurylenko au suédois Stellan Skarsgard, en passant par les toujours impeccables acteurs espagnols Rossy De Palma, Sergi Lopez et Jordi Molla. On passe un bon moment ici. Sans plus. On a connu Gilliam plus inspiré dans sa mise en scène, et dans sa «folie», déjà peu convaincu par Docteur Parnassius et Zero Theorem. Un peu long au début, l'histoire devient un plus prenante en avançant mais rien de bien excitant non plus. Tout de même quelques jolis moments, quelques scènes hautes en couleur, une image pas toujours très belle mais une belle énergie se dégage par moment de l’ensemble qui reste malgré tout un peu foutraque et donc inégal. Présenté hors compétition et en clôture du récent festival de Cannes, L’homme qui tua Don Quichotte restera surtout dans les mémoires pour la ténacité dont a fait preuve son réalisateur pour mener son entreprise à bien. Même si le résultat n’est pas à la hauteur de la (très) longue attente, rien que pour cela, il mérite tout notre respect.